Un jukebox dans la tête de Jacques Poulin

Résumé
Une surprise de taille attend Jack Waterman, l'écrivain le plus lent de la ville de Québec, lorsqu'il prend l'ascenseur ce matin-là. Une rousse de vingt-cinq ans, mince et jolie, portant des lunettes orangées, lui donne des palpitations en lui déclarant en douce : « J'ai lu tous vos livres et... je vous ai fait une petite place dans mon coeur. »
Commence alors entre Jack et Mélodie un chassé-croisé d'affections qui hésitent, avancent, oscillent, bafouillent et glissent vers une fragile histoire d'amour à mesure que la machine à souvenirs déroule les aventures et mésaventures de chacun. L'écrivain est étonné de s'éprendre de la jeune femme, car depuis qu'il a été victime d'un accident vasculaire cérébral à Paris, il doute que son coeur puisse
à nouveau battre à l'unisson d'un tel sentiment. […]

Mon avis
J’aime beaucoup lire Jacques Poulin et, lorsqu’une nouvelle parution se pointe, je suis en première ligne pour me la procurer au plus vite et dès que j’ai eu en main Un Jukebox dans la tête, je me suis installée bien confortablement et suis partie dans le monde de l’un de mes écrivains préférés.

Dès les premières pages on retrouve avec plaisir de bon Jack Waterman avec ses petites habitudes d’homme solitaire et quelque peu antisocial aussi. Mais il a beau être disons quelque peu ‘’sauvage’’,  se méfiant surtout d’un certain lectorat, un beau matin son attention est attirée par une jeune femme qu’il croise dans l’ascenseur de son immeuble qui lui avoue aimer ses romans et qu'elle leur a fait « une petite place dans son cœur » comme ça tout simplement puis, elle s’en va sans se retourner.

Mais les mots de cette jeune dame lui ont fait chaud au cœur plus qu’il ne le croyait et il va chercher à retrouver cette jeune femme. Ses recherches furent vaines quelques temps jusqu’au jour où celle-ci vient frapper à sa porte et lui demande de l’aide. Petit à petit, entre Jack et Mélodie, va se lier un lien d’affection et se nouer un lien de confiance mutuel. Elle lui parle de sa jeunesse, de son parcours de vie, de ses voyages, fuites, malheurs et joies. Quant à Jack, il va se surprendre lui-même en ouvrant son cœur plus qu’il ne pensait.

Moi qui aime beaucoup lire Poulin, j’ai eu de la difficulté en entrer dans cette histoire finalement. Cette relation entre Mélodie et Jack est d’une naïveté qui m’a agacée car je ne l’ai pas trouvée crédible. Puis j’ai eu de la difficulté aussi à croire aux malheurs de Mélodie et à son parcours quasi hollywoodien car son histoire comporte un peu trop d’invraisemblances à mon goût.

Mais, comme souligné en début de ce billet,  j’aime beaucoup les romans de cet auteur et heureusement il y a de beaux passages dans ce dernier ouvrage. Comme ces chansons que l’auteur fredonne dans sa tête et qui nous donne envie de les écouter ou réécouter à notre tour.  Comme son amour de l’écrit et des mots dont ceux de dame Gabrielle Roy qu’il ne se lasse de lire.

Et, tout aussi  heureusement, il y a cette belle habitude de l’auteur que l’on retrouve à chacun de ses écrits. Comme ces descriptions des paysages qui l’entourent, comme toutes ces petites choses que la vie peut offrir et qu’il affectionne particulièrement en nous les décrivant presqu’avec tendresse. Voilà pourquoi que, malgré ces petites fautes qui m’ont tapé sur les nerfs et que je considère que ce dernier roman n’est vraiment pas son meilleur, je reste et vais rester une admiratrice de Jacques Poulin et vais toujours attendre avec hâte de parcourir ses prochains écrits.

Un jukebox dans la tête de Jacques Poulin
Leméac, 2015

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