dimanche 3 mai 2020

Là où chantent les écrevisses, Delia Owens

Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n'est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. A l'âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l'abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l'irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même... 

D’ordinaire je me méfie des romans encensés à l’extrême ayant été déçue à quelques reprises mais voilà que l’histoire de cette jeune Kya, abandonnée par les siens et devant subvenir toute seule à ses besoins m’a, à la fois étonnée et bouleversée. Je ne vous cacherai pas qu’au tout début j’avais également crainte de tomber dans une lecture trop pathétique mais au fil des pages, Là où chantent les écrevisses est devenu un très beau voyage dans une contrée sauvage aux côtés d’un personnage beau, fort, au caractère impressionnant malgré son jeune âge.

En effet Kya est d’une débrouillardise incroyable. Sans l’aide de personne ou presque, elle va apprendre à se nourrir, combattre ses peurs, la solitude, les préjugés tout ça au milieu d’un marais où la nature sauvage est omniprésente. Tout un apprentissage que va connaître la jeune héroïne qui, tout au long de l’histoire va apprendre à la dure que la vie comporte bien des difficultés, des déceptions mais aussi de très beaux côtés qui lui apprendront à s’épanouir et grandir malgré les embûches et les coups durs.

 « Parfois la nuit, elle entendait des bruits qu’elle ne connaissait pas ou était réveillée par un éclair tout proche, mais chaque fois qu’elle trébuchait, la terre la remettait sur ses pieds. Jusqu’à ce jour, sans qu’elle en prenne vraiment conscience, la douleur qu’elle avait au cœur s’écoula comme de l’eau dans le sable. Elle était toujours là, mais cachée au plus profond. Kya puisa sa main sur la terre mouillée et vivante, et le marais devint sa mère. » 

C’est une belle histoire que nous raconte Delia Owens. Outre le cheminement de Kya, l’auteure nous offre toute une ode à la nature. La richesse de la faune, sa biodiversité et ses mystères sont décrits merveilleusement par une plume belle et poétique. Tout se déroule sous nos yeux, on croirait vraiment être là, en plein milieu des marais, à sentir, les odeurs, à entendre les bruits d’une envolée de lucioles ou des pas prudents d’un grand héron bleu chassant dans le marais boueux.
Parallèlement au parcours initiatique de Kya, l’auteure n’a pas hésité à y intégrer une enquête policière suite au meurtre d’une « connaissance » de notre jeune héroïne qui sera vite suspectée.

En conclusion, je n’hésite aucunement à vous conseiller la lecture de beau récit bien que celui-ci comporte quelques faiblesses. En fait, ce ne sont que de petits bémols qui ne diminuent en rien le plaisir de découvrir une attachante Kya vivant la solitude, l’abandon, les préjugés mais surtout découvrir son courage, son désir de survivre, sa solidarité, ses passions, bref, un cheminent personnel semé de difficultés mais aussi de beautés en des lieux où règne en reine une sauvage nature. À lire.

« Un marais n'est pas un marécage. Le marais, c'est un espace de lumière, où l'herbe pousse dans l'eau, et l'eau se déverse dans le ciel. Des ruisseaux paresseux charrient le disque du soleil jusqu'à la mer, et des échassiers s'en envolent avec une grâce inattendue — comme s'ils n'étaient pas faits pour rejoindre les airs — dans le vacarme d'un millier d'oies des neiges. »






Là où chantent les écrevisses, Delia Owens 
Éditions Seuil, 2020

14 commentaires:

Florinette a dit...

Le titre indique déjà une étendue d'eau, tout comme la couverture, et ton ressenti donne envie d'aller plus loin dans la lecture ! Merci ma Suzanne et belle journée, je t'embrasse.

Suzanne a dit...

@ Florinette
Belle future découverte mon amie.xxx

Karine a dit...

Je l'ai reçu... et je ne sais pas si je vais le lire, exactement pour la même raison que toi. Du coup, peut-être que je me laisserai tenter.

Suzanne a dit...

@ Karine

Laisse-toi tenter si tu as besoin de faire un peu de changement dans tes lectures. En fait, ce n'est pas un coup de cœur mais l'histoire est bien menée.

Marion a dit...

L'avantage d'avoir été absente dernièrement est que je n'ai pas du tout entendu parler de ce livre. :)

Du coup, aucune résistance ne me retient de le lire et, avec tout ce que tu en dis, il me semble que ce livre me convient.

Et, de plus, une petite touche ''polar'' comme une cerise sur le sundae.

Je vais de ce pas tenter de le dénicher.

Merci Suzanne! Passe une merveilleuse journée.

Suzanne a dit...

@ Marion

Je n'hésite aucunement à te le conseiller; tu devrais aimer. Belle journée à toi. xx

Marion a dit...

Coucou!

J'ai commencé ma lecture et j'adore! Vraiment beaucoup.

Et en plus, il m'est arrivé quelque chose d'amusant.

Je lisais la scène ou Tate et son père soupent et Tate doit choisir un poème pour lire à l'école le lendemain. Son père lui suggère Robert W. Service. Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur, donc j'ai été faire un tour sur Wikipédia. Et là, une pluie de coincidences!!!!

Il est européen d'origine, puis il vient ensuite au Canada.
Il arrive tout d'abord à Montréal, puis il part en Colombie-Britannique.
Il passe du temps sur l'île de Vancouver (comme moi l'hiver dernier).
Puis, revient à Vancouver avant de partir pour Kamloops (région dans laquelle je viens de déménager au mois de juin dernier).
Il part ensuite au Yukon, à Whitehorse. Ce n'est pas mon cas, mais la petite cabine que j'habite désormais se trouve au bout de la Whitehorse Lake Road!

Et cerise sur le sundae, j'ai vu une photo de sa cabine qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la mienne!!!!!!

J'ai trouvé tout ceci vraiment amusant!

Sur ce, je retourne à ma lecture.

Bises



Suzanne a dit...

@ Marion

Ô la,la plusieurs coïncidences en effet!! Tu devrais peut-être lire cet auteur dont les mots, je pense, te parlerais beaucoup. ;-)

Dis mon amie, tu as changé d'adresse de courriel? Sinon, tu veux bien m'écrire un petit mot par e-mail histoire que je me replace dans les adresses de courriel de mes ami.e.s.

Contente que cette lecture te plaise. Belle journée. Bises xx

Marion a dit...

Oh ben oui, tu as raison. Je vais essayer de dénicher un de ses livres. Dans la région, ça ne devrait pas être trop compliqué!!!! :-D

Côté courriel, je peux essayer, mais je suis moi-même un peu perdue, car j'ai plusieurs Sue dans mes contacts. Est-ce que la première partie de ton courriel avant l'arobase se termine par 56?

La mienne n'a pas changé.

Sinon, ma lecture hier soir s'est arrêtée quand Kya apprend à lire. Sublime passage!

Suzanne a dit...

@ Marion

(Pour mon courriel c'est vraiment celui que tu as (56) ;-) )
Concernant les écrits de Robert W. Service je t'envie de pouvoir bien lire en anglais. (Je ne crois pas qu'il soit traduit).

Bien heureuse que Kya te plaise, c'est un fameux personnage.

Belle journée on amie. xx

Adeline Leguy a dit...

Une très belle lecture. Je suis d'accord avec toi, Suzanne,
Adeline (de retour pour fêter les 13 ans) !

Suzanne a dit...

@ Adeline

Merci mon amie et au plaisir de te lire encore et encore.

dasola a dit...

Bonsoir, c'est grâce au film qui m'a plu que j'ai lu le roman. Les deux se complètent bien. Et le plus du film sont les paysages, la faune et la flore. Bonne soirée.

Suzanne a dit...

@ Dasola

Je n'ai pas vu le film. Un jour sûrement. Merci de tes mots et au plaisir Dasola.