vendredi 12 décembre 2014

L'Hiver indien de Frédéric Roux


Présentation de l'éditeur
Au nord-ouest des Etats-Unis, entre le Pacifique et la forêt, une réserve indienne : aujourd'hui oubliés de tous, les Makahs décident de défier l'Amérique blanche en reprenant la chasse à la baleine, abandonnée par leurs ancêtres un demi-siècle plus tôt. Ce roman raconte l'aventure de six d'entre eux, pour qui est revenu " le moment d'être indien ".

Mon avis (Lu il y a longtemps)
Je suis de descendance amérindienne comme beaucoup de québécois/québécoise de souche et bien qu’aujourd’hui je suis plus blanche de peau dû aux «mélanges» de race, mon cœur est et restera toujours lié à ma nation Malécite.
Donc tout livres, romans, documents se rapportant aux nations amérindiennes m’attirent et ce avec raison et L’Hiver indien ne faisait pas exception. Voulant aussi découvrir ce que cette nation avait vécu bien que je sache que toutes nations amérindiennes sont aujourd’hui majoritairement confinées dans des réserves et laissées à elles-même que ce soit au Canada, au Québec  ou aux États-Unis, je ne savais pas grand-chose des Makahs.  Par contre,  ayant tout de même entendu parler de quelques-uns d’entre eux : chasseurs de baleines et phoques (ces mammifères dévorent en quantité industrielle le saumon source de vie, de nourriture et de revenus chez les Makahs) je voulais en savoir encore plus car cette chasse longtemps interdite et à nouveau permise mais avec un certain quota. Bref, un sujet fort intéressant.

Ets ô surprise. Bien que le thème de cette chasse très controversée est encore d’actualité, l’auteur ne s’y attarde que peu. Il nous présente plutôt quelques  amérindiens rebelles, alcooliques, grossiers, vulgaires ne rêvant que de vengeance et j’avoue que je ressors de cette lecture déçue.
Bien sûr les  Makahs comme bien des nations autochtones ont tout perdu, ce sont fait enlever leur terre, leur rivière, leur coin de pays. Bien sûr certains vivent sous le seuil; de la pauvreté non plus le goût à rien et ne rêvent que de se venger de l’homme blanc  parce que leurs ancêtres se sont laissés faire.
Je m’excuse monsieur Roux mais ces amérindiens rebelles ce sont des Mohakws (mercenaires) et ne respectent même pas la volonté de leur propre nation. Ils sont violents, grossiers et prêts à tout par vengeance. L’amérindien n’est pas ainsi, c’est un être de paix, amoureux et respectueux de la terre et la mer et ne tue que par nécessité et non par plaisir. Et votre roman est à prendre à la légère.
Oui l’amérindien a le droit à sa dignité, à la terre et la mer et je le souhaite ardemment. Ici les gouvernements blancs redonnent petit à petit ce qui appartient aux premières nations et bien qu’il y ait encore une longue route à parcourir, au moins blancs et amérindiens marchent de plus en plus dans le même sens.

Dans l’Hiver indien l’auteur dépeint les hommes  Makahs comme essentiellement des êtres buvant constamment, se querellant  à longueur de journée n’espérant rien d’autre que de prendre cuite sur cuite. Mais il oublie qu’il y a des blancs, des noirs, des hindous etc qui vivent ainsi et tous les amérindiens dans des réserves ou non n’ont jamais agit ainsi. Puis; il y a belle lurette que les indiens n’ont plus de plumes sur la tête.

Enfin, j’admets que sur certains points Roux a raison, l‘indifférence et la difficulté pour ces nations d’être eux et de reprendre leur dignité mais mon appréciation positive de ce roman s’arrête là car je soupçonne fortement cet auteur d’aimer la polémique et de vouloir déterrer la hache de guerre. Puis le thème de la chasse aux cétacés est laisser très vite de côté pour faire place à du déjà vu, déjà lu. Autrement dit si vous désirez lire sur ces nations, leurs us et coutumes je vous conseillerais plutôt des auteurs amérindiens comme Robert Lalonde, Sherman Alexie, James Welch , Louise Erdrich et  bien d’autres.

L'Hiver indien de Frédéric Roux
Éditions: Grasset & Fasquelle, 2008

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