samedi 3 janvier 2015

Alexandre Chenevert de Gabrielle Roy


Mon avis (Lu il y a un bout)

Caissier dans une banque depuis nombre d’années, Alexandre est un être solitaire car, doté d’un caractère associal, il n’est pas vraiment entouré d’amis autant au boulot que dans sa vie privé.  C’est un homme taciturne, toujours inquiet et terriblement angoissé dû au stress constant qui l’entoure. Tout va trop vite, tout ce qui se passe dans le monde le dérange, l’inquiète, lui fait peur au point qu’il devient de plus en plus renfermé et soucieux au point qu’un jour il commet une bourde à son travail. Lui si assidu et compétent, il remet de l’argent en trop à un client!!
Malheur et damnation il offre sa démission mais son employeur lui propose de retirer un petit montant à chaque semaine sur sa paye. Mais Alexandre si certain de ne pas arrivé, trouve un deuxième boulot afin de pouvoir payer sa dette. Insomniaque, grand buveur de café, sa femme Eugénie, ménopausée qui ne le comprend pas et ne le suit pas dans ses malheurs, et par-dessus le marché il doit travailler en double! Trop c’est trop et Alexandre tombe malade. Il consulte donc un médecin qui lui propose le repos, le plein air, les vacances car il est épuisé.

Et voilà que Chenevert décide de prendre quelques temps pour lui  et quitte seul, pour la campagne. Loin de tout, entouré de paix et de calme, il reprend une force intérieure ce qui lui fera croire à sa guérison.  De toute façon ce silence finit par lui peser et il retourne au boulot plus vite que prévu. Mais mal lui en pris car, au bout d’un certain temps, Alexandre sera vraiment malade; atteint d’un cancer.

Une histoire qui m’a étonnée car tout à fait différente de ce que j’ai lu de l’auteure jusqu’à présent. Un roman jouant entre l’intime et le brouhaha impersonnel d’un Montréal en plein essor mercantile de l’après deuxième grande guerre.
Gabrielle Roy, tout en nous racontant la vie et les déboires de Chenevert, nous plonge droit dans les débuts d’une société qui est déjà très américanisée. Tout bouge très vite, trop de choses se passent tout se tend vers le stress. Un roman quasi prémonitoire à l’image de ce que nous vivons encore et encore.
Par son personnage d’Alexandre, Gabrielle Roy nous fait voir les dangers d’une telle consommation de stress et d’angoisse. D’un être émotif qui croit que le monde entier lui en veut et c’est pour cette raison que tout va mal dame Roy écrit les mots qu’il n’a jamais su dire, raconte que la vie n’est pas faite  que de mauvais côtés et de négatifs. Le bonheur, la tendresse et le bien être existent.
Une fois de plus les mots de cette auteure sont venus me chercher. Ce n’est pas un roman de complaisance dans lequel le mélodramatique règne. Non, du tout! C’est une histoire d’une vie, d’un homme comme on croise à tous les jours, qui nous laisse indifférent€ simplement parce qu’on ne le connaît pas. Un roman sur ce que plusieurs d’entre nous ont vécu et vivent encore parce que son propos nous ressemble.
Et je vous fait confidence que je me suis tant attaché à Alexandre que je sais, au profond de mon cœur, qu’il me manquera comme ceux que j’ai aimé, que j’aime encore mais qui ne sont plus.

Alexandre Chenevert de Gabrielle Roy
Boréal Compact,  1995

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