Résumé
Quand Irène America découvre que son mari, Gil, lit son journal intime, elle en commence un autre qu’elle met en lieu sûr. C’est dans ce nouveau carnet qu’elle livre sa vérité sur son mariage et sur sa vie tandis qu’elle utilise l’ancien pour se venger de son mari et s’amuser à ses dépens.
Gil est devenu un artiste célèbre en peignant le portrait d’Irène sous de nombreuses formes, et il réalise que la peur de la perdre le contraint à se dépasser. Irène termine sa thèse sur George Catlin, le peintre des Indiens, qui a sillonné l’Ouest américain au début du XIXe siècle.
Tandis qu’ils tentent de maintenir les apparences pour leurs trois enfants, leur foyer devient un endroit de plus en plus violent et secret. Irène décide de mettre fin à son mariage et à une relation de dépendance étrange et ironique, plutôt que de céder à l’autodestruction.
Alternant entre les deux journaux intimes d’Irène et un récit à la troisième personne, Louise Erdrich explore la nature complexe de l’amour, les lignes fluides de l’identité et le combat d’une famille pour sa survie.
Mon avis (Lu il y a un bout)
Voilà un roman qui, au départ, nous semble être une histoire d’amour sur le déclin entre un homme et une femme qui tentent maintenant de recoller les pots cassés. C'est aussi une histoire de non communication, de relation de plus en plus malsaine, de coups bas qui vont résulter en un combat psychologique entre Irène et Gil qui prendrons malheureusement un malin plaisir à vouloir se détruire l’un et l’autre. Lui qui en secret lit les mots intimes d’Irène qu’il adulait et découvre que sa muse n’est pas celle qu’il croyait. Elle qui, sachant que son homme lit son journal, son jardin secret vont finir par s’affronter au point que la haine prendra le dessus.
Une histoire de couple que nous offre Louise Erdrich oui, mais bien au-delà d’une simple rupture. Ces moments difficiles dépassent le seuil d’une séparation éventuelle parce qu’il n’y a pas que le couple mis en cause avec leurs attentes, l’avant, les souvenirs, leurs déceptions; il y a les enfants, Riel, Florian et Stoney, qui deviendront bien malgré eux , témoins et victimes de cette guerre que se livrent leurs parents.
Un roman aux allures de passion extrême, de désir, de possession amoureuse et surtout d’avenir peu reluisant pour trois enfants aux personnalités différentes et fort intéressantes. D’une histoire aux premiers chapitres décrivant petit à petit ce drame, s’ajoute une suite dans laquelle les enfants jouent de plus en plus un rôle important qui mènera vers une conclusion inattendue et bouleversante.
L’écriture de Erdrich est belle, puissante, riche de détails sans pour autant user de longueurs et mots inutiles. L’auteure fait preuve de respect et d’amour autant pour la psychologie de ses personnages que pour les descriptions de leurs croyances amérindiennes que pour celles de la nature, de l’art et de leurs beautés. Finalement, Le jeu des ombres est un roman où le drame prend place petit à petit et, bien que dérangeant par moments, offre une lecture passionnante.
Le jeu des ombres : Louise Erdrich
Albin Michel, 2012
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