Après dix-huit jours qui l’a tenue dans un coma, une femme se réveille et revient tranquillement à la vie. Mais cette vie, elle n’en veut pas, elle était bien où elle était. Pas de souci, pas de problème tout était blanc comme neige et voilà que tout à coup ce doux silence ne veut plus d’elle. Alors elle s’obstine à ne pas ouvrir les yeux, elle préfère écouter et surtout tenter de comprendre et de savoir qui elle est car aucun souvenirs ne vit dans sa mémoire. Pourtant son esprit, ses pensées sont tout à fait intacts même que quelques extraits de poèmes reviennent par brides à son esprit sans pour autant l’aider à retrouver l’avant coma.
Puis, petit à petit elle apprend qu’elle se prénomme Yolande, qu’elle est mariée, mère et grand-mère. Mais elle ne veut pas d’un mari, de ce mari en particulier ni même de cette femme qui vient la voir jour après jour et qui se dit être sa fille.
Yolande se refuse à ce réveil brutal. Elle n’ouvre pas encore les yeux sauf à Steve, un patient de la chambre voisine, jeune homme blessé par la vie et la fatalité qui, nuit après nuit, vient la voir et lui parler de lui, d’elle, de tout et de rien. Steve devient l’ami, le confident et l’aidera à se sortir de son mutisme, d’ouvrir les yeux, d’affronter ce qui lui fait peur.
Au fil des jours, des semaines et des mois, Yolande décidera de réapprendre à vivre mais à sa manière, à son rythme. Ô tout ne sera pas facile, elle aura à confronter ce passé qui se découvre à elle comme étant chargé de négatif et qui lui fera se souvenir que sa vie d’avant n’est pas du tout ce qu’elle veut être et vivre aujourd’hui. Finalement, ce sera tout un défi, une quête difficile pour Yolande qui reviendra de loin.
Une belle histoire, des personnages beaux, d’autres moins ou encore remplis de douleurs qui provoquent de longues envolées à travers les réflexions de Yolande ce qui amène une certaine lourdeur dans le récit. Mais ce bémol n’est rien et nuit très peu à cette traversée vers une nouvelle vie, à ce cheminement que parcourt Yolande parmi l’hier, l’aujourd’hui et le demain dans le but de se «reconstruire» une vie. L'auteure nous raconte tout ça sous une belle plume.
Finalement; c'est une belle histoire, un beau voyage dans lequel les émotions sont à fleur de peau. Personne ne peut être insensible à la recherche du bonheur car la base de Revenir de loin est, dans sa profondeur, cet état durable de bien être et de plénitude que nous désirons tous atteindre un jour. À lire.
Revenir de loin de Marie Laberge
Boréal 2010
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