Résumé
1876 le gouvernement fédéral adopte la Loi sur les Indiens. Tous les enfants autochtones tombent alors sous sa tutelle. En 1920, la fréquentation de pensionnat devient obligatoire pour les autochtones âgés de six à quinze ans. Partout au Canada, ce sont environ 150 000 enfants que l'on arrache à leur famille avec comme objectif de les assimiler.
Tout premier roman traitant sur ce sujet brûlant, Le Pensionnaire est une oeuvre qui en dit long sur le sort réservé aux jeunes Amérindiens de l'époque. Ce texte cru jette une lumière supplémentaire sur la situation actuelle des peuples autochtones. En effet, l'héritage laissé par les pensionnats amérindiens a contribué à empirer des problèmes sociaux qui persistent toujours dans de nombreuses communautés aujourd'hui, comme l'a reconnu lui-même le gouvernement Harper à la fin du printemps 2008.
Mon avis (Lu il y a un bout)
Un tout petit livre mais débordant de tant de mauvais souvenirs, tant de mal qu’il m’est impossible de demeurer indifférente suite à sa lecture.
Incompréhension totale également. Je suis indignée que de tels événements soient encore ignorés par la majorité des canadiens et québécois. Pourtant tout s’est déroulé ici, sur ce territoire que nos gouvernements vantent comme l’un des plus beaux au monde. Mais derrière les portes closes tout est différent. Plus rien n’existe sauf la haine, le racisme, l’intolérance, la brutalité. Derrière ces portes de jeunes autochtones ont vu et, plusieurs encore, voient toujours dans leurs pires cauchemars le vrai visage du mal.
L’auteure a écrit une tragédie, un génocide en peu de pages mais celles-ci ont un poids énorme. Celui de nous raconter ce qui a été trop longtemps caché afin que ceux qui vivent encore aujourd’hui puissent afin, je l’espère de tout cœur, être entendus et surtout libérés de trop de mauvais souvenirs.
Ce roman est un roman-vérité. Chantale Potvin s’est basée sur plusieurs témoignages pour créer un personnage principal qui raconte ses années passées dans un de ces pensionnats. Ce n’est pas une lecture facile car la violence, tant physique, sexuelle que morale y est omniprésente. Les dirigeants de ces pensionnats, tous religieux, religieuses à l’époque et sous la gouverne de hauts dignitaires gouvernementaux prônant l’assimilation, vont abuser, dans tous les sens du mot, de ces jeunes indiens/indiennes en leur infligeant les pires sévices afin qu’ils deviennent des blancs civilisés et catholiques et plus jamais des sauvages à la peau sale!!! Une assimilation cruelle qui va briser des êtres inoffensifs en les déracinant, leur enlevant leur langue, leur culture, et même pour plusieurs leur âme.
Un récit qui m’a bouleversée et me bouleversera toujours car ce genre d’histoire, dure et douloureuse, émeut jusqu'au plus profond de soi.
Époque méconnue, trop malheureusement, d’une grande communauté, d’une nation fière et courageuse mais qui, encore aujourd’hui, doit affronter préjugés et sarcasmes de ceux et celles qui ne savent pas et/ou se mettent des œillères.
Le Pensionnaire renferme des vérités crues, des faits atroces qui doivent enfin être connus ne serait-ce que pour mettre un baume sur des plaies encore trop présentes.
Le Pensionnaire de Chantale Potvin
Édition JCL, 2010
Réédité sous ce titre: Le Génocide culturel camouflé des indiens
Québec livre, 2014
Aucun commentaire:
Publier un commentaire