Love Medecine de Louise Erdrich

Résumé 
De 1934 à nos jours, Love Medicine retrace les destins entrelacés de deux familles indiennes, isoléessur leur réserve du Dakota, à qui les Blancs ont non seulement volé leur terre mais ont aussi tenté de voler leur âme.
Salué par le prix Nobel de littérature Toni Morrison pour qui « la beauté de ce livre nous épargne d’être complètement dévastés par sa force », Love Medicine est un ouvrage habité, une fresque magistralement tenue qui court sur un peu plus de cinquante années – de 1934 à 1985 – et met en scène les destins croisés de deux familles indiennes, les Kashpaw et les Lamartine, dans leur réserve du Dakota.

Mon avis (Lu il y a un bout)
June Kashpaw disparaît dans le froid. Ses proches, fils, mère, tantes, grand-mère, cousine, ami(es)s se rencontrent  et se souviennent. Ils se rappellent non seulement de June mais de tous les leurs qui ont existés, qui sont venus et qui on quittés ce pays du bout du monde; cette réserve dans laquelle les blancs les ont cantonnés.
De cette disparition plusieurs auront la mémoire alerte et les souvenirs, malheureusement pas très heureux, vont refaire surface. Et, pas à pas, on entre dans l’histoire d’une culture amérindienne du Dakota du Nord, en suivant les mots de chaque personnage nous racontant  la vie de leur peuple brisé par l’arrivée des blancs.  Certains tenteront de se sortir de cette nouvelle vie en tentant de s’intégrer mais d’autres seront marqués et n’oublieront jamais.

Par le biais des  Kashpaw et des Lamartine on va suivre l’histoire de leurs générations, de leurs liens extrêmement difficiles avec les blancs, la violence, la religion «obligée», leur langue et leur culture perdues.

Un très beau roman, bien présenté par une écriture nette et précise. Par sa plume tantôt poétique, riche, belle et rigoureuse Louise Erdrich nous raconte les rires et les pleurs d’une nation ne désirant que reprendre ses racines et son identité. Une belle histoire parsemée non pas que de violence mais aussi d’amour, de rire et d’espoir.

Petit extrait
Dans ce silence, je levai la tête et regardai autour de moi. Et je vis le temps qui passait, chaque minute s'accumulant dans mon dos avant que je n'en ait extrait la moindre goutte de vie. Il allait si vite, voilà ce que je dis, que j'étais assis immobile au beau milieu. Le temps filait de part et d'autre comme l'eau qui passe de chaque côté d'un gros rocher mouillé. A la seule différence que je n'étais pas aussi durable que les pierres. Très vite, je serais érodé. C'était déjà ce qui se passait.

Love Medecine de Louise Erdrich
Albin Michel, 2008

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