Tandis que j'agonise: William Faulkner

Mon avis (Lu il y a longtemps)

Anse Bundren se retrouve seul avec 5 enfants dont quatre garçons et une fille car Addie, son épouse, vient de mourir. Il doit se rendre à Jefferson, ville située à une quarantaine de milles de leur ferme afin d’enterrer sa femme car il lui en avait fait la promesse.
Il embarque donc cercueil et enfants dans la vieille charrette et, pendant plusieurs jours, ils vivront des péripéties telles qu’une odeur nauséabonde due à la décomposition du corps, jambe cassée, gangrène, folie d’un des personnages, bref, un voyage parsemé d’ennuis.

L'histoire nous est racontée, à tour de rôle, par chacun des personnages ce qui apporte un souffle différent à chaque chapitre…Délicieux comme style, j’ai adoré.
L’écriture de William Faulkner est particulière, belle, respectueuse des mots de l’époque et surtout accrocheuse car, malgré la dureté de l’histoire, la pauvreté, la folie et les malheurs que l’on retrouve constamment chez ses personnages, l’auteur a une façon de si bien tout décrire que ça devient impossible d’en quitter les pages. Et, je vous avoue, que chacune de celles-ci est un petit trésor que j’ai eu le bonheur de découvrir.
Alors; imaginez ma richesse!


Petit extrait 
Je lui avais dit de ne pas amener ce cheval, par respect pour sa défunte mère, parce que ça n'a pas bonne façon de le voir caracoler ainsi sur ce sacré cheval de cirque, alors qu'elle voulait que nous soyons tous avec elle dans la charrette, tous ceux de sa chair et de son sang ; mais, nous n'avions pas plus tôt dépassé le chemin de Tull que Darl s'est mis à rire. Assis sur la banquette avec Cash, avec sa mère couchée sous ses pieds, dans son cercueil, il a eu l'effronterie de rire ! 

Tandis que j'agonise: William Faulkner
Gallimard/folio, 1973