Citation :
« Nous sommes des mennonites. À ma connaissance, il n’y a pas, pour une adolescente, de sous-secte à laquelle il soit plus gênant d’appartenir. Il y a cinq cents ans, en Europe, un homme du nom de Menno Simons s’est mis en tête de pratiquer la religion à sa manière, bizarre, faut-il le préciser. [...] Imaginez que l’élève le plus mésadapté de votre école fonde une clique dissidente de fidèles dont le manifeste interdit les médias, la danse, le tabac, les climats tempérés, le cinéma, l’alcool, le rock’n’roll, le plaisir sexuel, la natation, le maquillage, les bijoux, le billard, la fréquentation des villes et les veillées qui se prolongent après neuf heures. Cet élève, c’est Menno. Merci pour tout, Menno. »
Mon avis (Lu il y a un bout)
Restée seule avec son père au village après les départs de sa mère et de sa sœur ainée Nomi, adolescente de 16 ans, doit faire face à l’ennui et tenter encore de se faire à la sévérité et aux interdits de la communauté dans laquelle elle vit.
Cette communauté mennonite dirigée par son oncle étouffe cette jeune fille qui ne désire que quitter cet endroit pour aller, tout comme sa sœur Tash, découvrir le monde. Mais en attendant, elle doit s’occuper de son père et endurer sa solitude, son ennui, les interdits et les peurs de cette religion qui est la leur depuis longtemps. Prise entre son envie de partir et le fait de ne pas vouloir laisser son père seul Nomi nous raconte ses déboires, sa révolte, ses chagrins.
L’histoire de Drôle de Tendresse essentiellement axée sur les émotions de Nomi m’a quelque peu déçue. Ce n’est pas mal écrit car Miriam Toews sait très bien décrire autant en humour que plus sobrement les petits et grands travers de la vie avec ses bonheurs, ses illusions et désillusions.
Mais, le fait que tout de cette histoire repose sur les épaules de cette jeune adolescente, m’a surprise et laissé comme un goût d’incomplet. J’aurais aimé plus de détails sur cette communauté, sur ce qui se passait avec Tash la sœur chérie de Nomi par exemple. Non tout tourne autour de la jeune fille avec son présent et son passé. Ce n’est pas un mauvais roman mais j’avoue qu’après avoir lu et bien apprécié Les Troutman volants de la même auteure, je m’attendais à plus.
Finalement, je suis peut-être passée à côté de quelque chose et je me demande encore pourquoi ce roman a valu à Miriam Toews le prix du Gouverneur général du Canada.
Drôle de tendresse de Miriam Toews
Boréal, 2009
Autre livre de l'auteure sur ce blogue:
Les Troutman volants
2 commentaires:
Je serais curieux de l'essayer celui-là malgré ton avis mitigé...
Et pourquoi pas gentil monsieur? Il peut fort bien te plaire plus qu'à moi.
Bonne future lecture .
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