dimanche 30 août 2015

Yann Andréa Steiner de Marguerite Duras



Extrait
« C’était donc onze heures du matin, au début du mois de juillet.
C’était l’été 80. L’été du vent et de la pluie. L’été de Gdansk. Celui de l’enfant qui pleurait. Celui de cette jeune monitrice. Celui de notre histoire. Celui de l’histoire ici racontée, celle du premier été 1980, l’histoire entre le très jeune Yann Andréa Steiner et cette femme qui faisait des livres et qui, elle, était vieille et seule comme lui dans cet été grand à lui seul comme une Europe. Je vous avais dit comment trouver mon appartement, l’étage, le couloir, la porte. »

Mon avis (Lu il y a un bon bout)
Ce livre est mon baptême durassien et j’en ressors ravie.
J’ai aimé cette histoire d’amour riche, tendre, insaisissable. Un amour heureux et si triste à la fois, un amour désiré et rejeté. Tout ça né d’une superbe rencontre, d’un coup frappé à la porte, hasard ou non bref tout ça décrit dans un minuscule mais magnifique bouquin. Marguerite Duras raconte, tout en le romançant, cet amour qu’elle a vécu envers cet homme plus jeune qu'elle.

Je suis incapable de bien vous décrire la beauté des mots de cette auteure. Des mots tellement beaux qu’ils en font mal parfois. Un style particulier, une écriture belle et muette, en sourdine, presque impossible à saisir par moments. Des émotions douloureuses….

Je ne prétends pas avoir tout saisi non mais certains mots, certains faits m’ont touchée profondément et ma lecture s’est poursuivi sur cette route pour aller à la rencontre des dires, du vécu, des visions et de l’imaginaire de cette excellente auteure qui, au bout de la dernière ligne me fait vous dire que je n'oublierai pas de sitôt cette lecture car, comme l’a un jour dit l’auteure : "Quand la littérature s'empare de nos vies, elle dit bien mieux que nous, ce qui nous torture, nous console, nous fait peur."

Yann Andréa Steiner de Marguerite Duras
Folio, 2001, Paris.

8 commentaires:

Anne Sophie a dit...

J'avais lu "Un barrage pour le pacifique" pour le lycée et j'en garde un souvenir particulièrement horrible. Depuis, je n'ai jamais rien lu de cette auteure.

Claude Lamarche a dit...

À part L'amant, je n'ai pas lu grand-chose de cette auteure. Pas faute d'avoir essayé. Assez hermétique.

Anonyme a dit...

Oh, je n'ai jamais lu Marguerite Duras ! Et cette chronique me convainc totalement. Je le met de suite dans ma wishlist.

Puis, la citation que tu nous offres : "Quand la littérature s'empare de nos vies, elle dit bien mieux que nous, ce qui nous torture, nous console, nous fait peur." est d'une incroyable justesse.

Merci :)

Suzanne a dit...

@ Anne Sophie

Ce roman est mon premier de l'auteure et c,est certain que je vais en lire d'autres en espérant que j'aimerai.

Suzanne a dit...

@ Claude Lamarche

Je vais tenter autre titre et on s'en reparlera.

Suzanne a dit...

@ Quai des proses

J'avoue que j'avais lu cette citation dans un article et ce titre je l'avais pris dans un bouquin de Robert Lepage (un auteur que j'aime beaucoup) alors je n'ai pas hésité. J'ai vraiment aimé et je me croise les doigts pour qu'il en soit ainsi dans une prochaine ecture de dame Duras.

Belle journée à toi.

Topinambulle a dit...

J'ai découvert Duras avec L'Amant en mai dernier. J'ai adoré, mais mes souvenirs sont flous. Il me reste une impression de beauté, tandis que les détails me glissent entre les doigts. Je note ta suggestion, Suzanne, car j'aimerais bien relire cette auteure :)

Suzanne a dit...

@ Topinambulle

L'Amant m'a été conseillé à plusieurs reprises. Je vais finir par le lire sirop ;-)