jeudi 28 janvier 2016

Le Dernier été des indiens de Robert Lalonde


Résumé 
« Il y a exactement quarante jours aujourd'hui que mon grand-père est mort. J'en suis sûr parce que c'est à moi qu'il a demandé de lui fermer les yeux pour de bon. Dans huit semaines précisément j'entrerai pensionnaire au petit séminaire. Comme le clan en a décidé. »
Reste l'été. Qui ne ressemblera à aucun autre. II sera rouge, ébloui, magique. L'Indien Kanak initiera Michel aux joies innocentes et scandaleuses du sexe, de la nature, de la liberté. Leurs lois seront celles du soleil et de l'amour. Mais le village ne laissera pas faire ça. Le rouge et le blanc ne peuvent se mêler impunément.

Mon avis (Lu il y a un bon bout)
Je ressors de la lecture de Le Dernier été des indiens surprise. Surprise et très bouleversée par cette rage inouïe qui transcende page après page. De la colère, de la haine, de l’intolérance autant chez les amérindiens que chez les blancs. Difficile parcours d’un adolescent métis mais vivant comme les blancs en bon catholique de langue française qui, à la veille de son départ pour un pensionnat, va passer un dernier été mouvementé. Il va rencontrer Kanak, le sauvage, l’indien qui vit confiné avec les siens dans une réserve en haut de la colline et , au fil des jours, il va s’amouraché de ce jeune autochtone.

Un tout petit roman  écrit en de courtes phrases qui frappent et étonnent car Robert Lalonde a une écriture nette, franche et directe qui ne s’éternise pas en de longs monologues inutiles. Il va droit au propos voulu.

Dans Le Dernier été des indiens il en est ainsi. C’est dur, c’est violent tout comme cette colère et cette intolérance entre le «rouge et le blanc» qu’un jeune adolescent voudrait voir disparaître. Un petit bouquin qui nous raconte la vie, la nature, l’indien, le métis, la découverte, la sexualité, l’amour mais aussi l’effroyable rejet de l’autre, de l’être différent,  pareil à ce qui aujourd’hui, cinquante ans plus tard, n’a pas vraiment changé. Un triste constat mais un très beau roman.

Le Dernier été des indiens de Robert Lalonde
Seuil/Points

Autres romans de l'auteur sur ce blogueC'est le coeur qui meurt en dernier - Que vais-je devenir jusqu'à ce que je meurs? - Un jardin entouré de murailles - Un jour le vieux hangar sera emporté par la débâcle

8 commentaires:

Marie-Claude a dit...

Je me confesse, je n'ai jamais les écrits de Robert Lalonde.
Mais avec ce roman, ça risque de changer. Le sujet me tente beaucoup et j'ai très envie de découvrir son style.
Merci, Suzanne, pour la découverte.

Topinambulle a dit...

J'ai entendu Robert Lalonde récemment à la radio et j'ai tout de suite pensé à toi. Bonne journée Suzanne.

Marion a dit...

Kwé!

Tu dis « l’effroyable rejet de l’autre, de l’être différent, pareil à ce qui aujourd’hui, cinquante ans plus tard, n’a pas vraiment changé. » Ce « choc » je l'ai senti moi aussi récemment en lisant « Les murailles » d'Érika Soucy qui, oui, en effet, se déroule 50 ans plus tard. Les mots ont été durs, m'ont secouée.

Imagine-toi que dans la même journée (dimanche dernier) j'ai visionné en matinée « L'empreinte » et lu dans l'après-midi « Les Murailles ». Ça m'a mise toute à l'envers. Du coup, même si ce titre-ci dont tu parles semble vraiment bon, je vais laisser passer un peu de temps, car en ce moment, ça n'arrête pas.

Je ne sais pas si je t'ai finalement parlé du vernissage, tu sais, à Hochelaga, le samedi d'avant, les régalias, tout ça. C'était splendide. Sauf que dans la pièce d'à côté, il y avait le travail d'Eruoma Awashish. En voyant la première de ses oeuvres, j'ai littéralement éclatée en sanglots tant c'est puissant (Johanne n'était pas loin avec un paquet de kleenex, ne t'inquiète pas ! lol). Elle a un talent fou cette artiste et pour la première fois, j'ai ressenti la blessure, dans mon corps. Ce fut vraiment direct et intense et je crois que ça a changé beaucoup de choses pour moi dans ma perception. Et vlan, le week-end d'après je remets ça.

Je vais prendre le temps de respirer un peu sinon je vais exploser ! C'est énorme ce qui nous rentre dedans en ce moment. Énorme.

Koselomal!

Suzanne a dit...

@ Marie-Claude

Une écriture belle, poétique souvent et parfois déconcertante. Tu devrais aimer. Je profite de ce mot pour te conseiller vivement de l'auteur: C'est le coeur qui meurt en dernier. Coup de coeur pour moi.
Belle journée gentille dame.

Suzanne a dit...

@ Topinambulle
Hon c'est gentil ça. Merci ma Topi. Bise.

Suzanne a dit...

@ Marion
Pas facile de lire et de découvrir cette vérité qui frappe; celle qui raconte, qui fait mal et qui étonne et bouleverse à la fois.
Apprendre, comprendre, c'est dur alors imagine quand on demande à l'indien de'accepter et/ou de pardonner moi ça me tue.
Prends le temps qu'il faut gentille Marion car tu as raison de telles ''découvertes'' font vraiment mal. Mais tu as le coeur bon, prends en soin ma soeur.
Kichi-migwetch d'être là.
Koselomal.

Florinette a dit...

Le sujet m'intéresse beaucoup, je prends vite note de ce roman !
Merci pour cette découverte Suzanne et belle journée, je t'embrasse

Suzanne a dit...

@ Florinette

Bonne future lecture gentille dame.
Bise et à bientôt.