Résumé
Dès la première ligne, Helen Knightly avoue. Il y a bien eu meurtre. Que sa mère ait été sénile et méchante ne change rien. Tout au long des vingt-quatre heures qui vont suivre, Helen louvoie entre ses souvenirs et la réalité, pour tenter de comprendre, pour tenter de survivre... Surgissent les images d'une enfance bizarre passée auprès d'une femme belle et démente, impitoyable et fragile, qui s'immerge lentement dans la maladie pour mieux punir son mari. Nous voilà pris à notre tour au piège de l'amour-haine qu'Helen voue à cette mère aux allures d'idole destructrice. Son angoisse devient notre angoisse : que faire du corps ? Où trouver un complice ? Faut-il quitter la ville ? Se tuer ? Le suspense est intolérable, on ne lâche pas Noir de lune avant le tout dernier paragraphe.
Mon avis (Lu il y a un bout)
Il y a de ces lectures par lesquelles on ressort bouleversé et aussi abasourdi parce que le propos attriste immanquablement. C’est ce qui m’est arrivé à la «sortie» de ma lecture de Noir de lune.
Chavirée parce que le drame qui s’y déroule sous une période de vingt quatre heures relate le meurtre d’une mère acariâtre, désagréable, méchante, égoïste et sénile par sa fille unique qui, incapable d’en endurer plus, pose le geste tragique. Et j’ai ressenti l’impuissance devant une telle solution : que celle-ci soit la seule alternative parce que rien d’autre ne vient à l’esprit que de croire que la délivrance tant voulue ne doit passer que par le meurtre.
Puis je été abasourdie devant la réaction d’Helen. Aucune culpabilité sur ce qu’elle a fait. Sur ce qu’elle fera par la suite en l’espace d’une seule journée….
Je ne veux pas vous vendre le punch car tout au long de la lecture on découvre la peine, la destruction, le silence, la cruauté, la dépendance qui peuvent mener à des moments forts tragiques.
Avec Noir de lune, Alice Sebold nous raconte qu’il est malheureusement possible que des relations mère-fille ne soient pas toujours roses. L'auteure nous décrit comment le mal, la violence peuvent finir par prendre le dessus et que tout peut arriver très vite.
Un roman sombre, dur, avec des passages difficiles, une histoire qui n’excuse pas le geste mais qui apporte une réflexion sur l’impuissance face à des situations comme celles d’Helen, sa mère, la maladie, la démence, son père…. Difficile et dur roman mais à découvrir.
Noir de lune : Alice Sebold
Nil éditions, 2008
4 commentaires:
Très beau billet, Suzanne. Lu il y a quelques années, j'en garde un très agréable souvenir (dans la mesure où on peut parler de lecture agréable). Un sujet très troublant, abordé avec une grande maîtrise, sans jamais tomber dans le pathos. J'ai lu "Noir de lune" tout de suite après "La nostalgie de l'angle". Alice Sebold ne fait jamais dans la dentelle... mais ça me plaît beaucoup ainsi!
Je vois que tu es plongée dans "Extinction"? J'espère que ça te plaît? Tu as de l'avance sur moi! Ce sera ma prochaine lecture, une fois que j'aurai terminé le pavé dans lequel je suis immergée (City of Fire, publié chez Pon).
@ Marie-Claude
J'ai aussi lu ''La Nostalgie de l'ange '. Puis ''Lucky'' par la suite et celui-ci est aussi prenant et bouleversant que la Nostalgie et Noir de lune, Une plume ''spéciale'' cette dame et j'aime beaucoup aussi,
Assez étonnant Extinction. Jusqu'à maintenant, c'est intriguant ;-)
Je me souviens avoir beaucoup aimé "La nostalgie de l'ange" ! Tu me donnes envie de renouer avec cette romancière.
@ Anne
Un roman très dur mais à découvrir. Bonne future lecture.
Publier un commentaire