Résumé
Après sa participation au soulèvement des patriotes en 1837, Guillaume Vaillant se voit forcé de s'exiler chez les Amérindiens, puis aux États-Unis. C'est un homme changé, imprégné de ces cultures, qui revient ensuite au Bas-Canada. Dans les décennies suivantes, il sera un témoin lucide et actif des changements sociaux de son époque, alors que l'emprise de l'Église sur la population devient de plus en plus importante.
Il fera également une rencontre déterminante : celle de Jane Thompson, une orpheline irlandaise qui a survécu à l'épidémie de typhus. Entre cette jeune femme et Guillaume se développera un amour tendre et puissant, qui fera face à de multiples obstacles au fil des ans.
Mon avis
Dès les premières lignes, Le Patriote errant m’a emportée dans une époque peu connue de l’histoire du Québec. Bien sûr un bon nombre d’entre nous connaissons celle du soulèvement des Patriotes de 1838-1839 mais la suite dans laquelle plusieurs rebelles durent s’exiler ou forcés à quitter le Bas-Canada vers les États-Unis, qu’ils ont du se cacher comme des pires criminels auprès des autochtones afin d’éviter les représailles, cet après rébellion ne paraît que très peu dans nos livres scolaires, du moins sous cette vérité.
Ce triste pan de notre histoire est le propos de cet excellent roman de Francine Ouellet qui lève le voile sur cette partie peu reluisante de notre histoire particulièrement celle du bras de fer qu’ont joué ensemble l’Église et le gouvernement de l’époque afin de faire ''disparaître'' le petit peuple canadien-français ainsi que de soumettre et d’assimiler les autochtones (iroquois et algonquins) aux lois des blancs et de l’Église catholique. La vie pour ces ''petites gens'' supposément faiseurs de trouble et/ou considérés comme étant d’une race inférieure sera dure et difficile et ses protagonistes dont Guillaume, Piko, Louis, Natowesi et la belle Jane pour ne nommer que ceux-là, devront combattre pour que soit respecter leurs valeurs, leurs terres, leur identité sous l’emprise totalitaire des grands du Haut-Canada et de l’Église qui, conjointement, feront mainmise sur tout. Mais cette terreur, après la rébellion des Patriotes, durera et fera plus de mal tant les préjugés et les injustices feront des ravages parmi les canadiens français, les autochtones et plus tard; les irlandais.
Le Patriote errant c’est tout ça mais c’est aussi un document historique très intéressant. En suivant les parcours de Guillaume, Marguerite et compagnie, l’auteure joint d’autres personnages et faits non moins intéressants sur plusieurs décennies tels que les combats de Papineau, de la création de l’Institut canadien de Montréal, de l’incendie de l’église d’Oka par les autochtones en contestation au fait qu’ils ont été dépossédés de tout au nom de l’obéissance religieuse.
Un roman historique écrit avec classe et respect par une plume de talent. Autant ses personnages que les événements qui y sont décrits sont dépeints avec vérité et sobriété. L’auteure, par ce dernier volet de la série Feu, nous offre les côtés réels et troubles qu’ont vécus une grande partie des populations canadienne-française et amérindienne sous les jougs militaires et ecclésiastique. Un excellent roman que je m’empresse de vous conseiller tout en espérant que l’auteure nous concocte un nouveau tome à cette série.
Le Patriote errant
Feu T.5 de Francine Ouellette
Libre Expression 2016
N.B. Ce dernier volet de la série Feu se lit indépendamment des quatre premiers.
Merci à Libre Expression et à Marie-Josée Martel pour l'envoi.
4 commentaires:
Pour me préparer à ce cinquième tome, j'ai lu les quatre premiers. J'en suis à la moitié du quatrième. Francine Ouellette a ce don de personnifier l'histoire. J'ai d'autant aimé les quatre premiers tomes que ça se passe chez nous. Plus que chez nous en Nouvelle-France, au Canada et au Québec, mais aussi en Outaouais. La rivière des Outaouais, la rivière du Lièvre, la Petite-Nation. Je vis à la limite de l'ancienne seigneurie de la Petite-Nation, à quinze minutes du Manoir des Papineau.
Et il est vrai qu'elle écrit très bien. J'adore également que, dans ses dialogues riches du vocabulaire et de la tournure de phrases propres à chaque génération, à chaque ethnie.
Avec plaisir, je lirai donc ce cinquième tome. J'ai entendu (une fois seulement) qu'elle voulait écrire dix tomes. Je crois qu'elle a la matière et le souffle.
@ Claude
J'ai bel et bien l'intention de lire les quatre premiers car j'ai beaucoup aimé celui-ci. Dans ce dernier volet il est encore question de La Lièvre. Je n'en ai pas parlé ayant choisi de faire cours à mon commentaire histoire de ne rien dévoiler. Bonne future lecture gentille dame.
Un petit coucou en passant pour te faire un gros bisous !
Belle journée Suzanne
@ Florinette
Hon t'es donc bien gentille toi.
Merci de cette belle attention et passes aussi un beau dimanche. Bises
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