lundi 27 février 2017

Moi aussi j’aime les hommes, Simon Boulerice et Alain Labonté


Octobre 2015, Alain est assis dans son salon. À la télévision, des images défilent : un jeune homme, les yeux bandés et les mains liées, est amené au sommet de la plus haute tour d'une ville, puis poussé dans le vide. Parce qu'il est homosexuel. Habité par la colère et l'incompréhension, Alain écrit à la première personne à laquelle il pense : Simon. Celui-ci, dans les nuages entre Montréal et Baie-Comeau, lui répond. C'est ainsi que s'amorcent entre les deux auteurs des échanges qui abordent leurs parcours, leurs aspirations, leur joie face aux avancées des droits LGBTQ ici, leurs réactions face aux horreurs perpétrées ailleurs, l'importance de la famille et de la création. Un ouvrage désarmant de sincérité, où deux hommes se révèlent à travers leur perception de ce qui secoue notre monde.

Très bel échange épistolaire que cette correspondance entre deux hommes de générations différentes, auteurs homosexuels devenus amis qui, à travers leurs mots nous partagent leurs points de vue sur bien des sujets d’actualité mais principalement sur l’homophobie, l’intolérance, l’intimidation.

Deux êtres qui se dévoilent sans pudeur, sans crainte mais avec respect et sincérité. Au fil de leurs lettres les partages sont justes, cohérents et bien que leurs points de vue diffèrent, que certains sujets sont graves (sida, attentat à Orlando, intimidation, anorexie…) on sent une belle complicité qui laisse place à l’espoir que la société soit plus ouverte d’esprit et respectueuse envers tout être humain quel qu’il soit.

Cet échange m’a touchée et agréablement surprise à la fois. Émue par la justesse de leurs mots, par leur vérité et surprise par ce beau privilège que ces deux hommes nous offrent sans rien demander en retour sauf ce souhait : que la bonté et la tolérance soient et demeurent toujours. À lire sans modération !

Extrait
[…] peu importe la nature de l’épreuve, j’opte pour le courage de mes vertiges. Je ne laisse plus traîner ce qui m’enchaîne. La vie passe trop vite. (Alain p. 81)

Je trouve ça fabuleux d’avoir une liberté de parole, et sans ceux qui ont ouvert le chemin avant moi, je ne pourrais pas profiter de cette tribune pour ma personnalité décomplexée et transparente. Je le reconnais et j’en suis reconnaissant. Mais il reste encore tant de travail à faire. (Simon p.165) 

Moi aussi j’aime les hommes
Simon Boulerice et Alain Labonté
Éditions Stanké, 2017

Merci aux Éditions Stanké et à Véronique Déry du Groupe Librex

4 commentaires:

Marion a dit...

Ah bon, c'est donc la semaine des ouvrages épistolaires ! :) De mon côté, je viens en effet de terminer « 33 , chemin de la Baleine ». Je note celui-ci, car je participe à un challenge qui se propose de recenser tous les livres qui comportent des lettres d'une manière ou d'une autre. Merci, merci ! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiises.

Suzanne a dit...

@ Marion

Et comment as-tu trouvé la lecture de 33, Chemin de la baleine? Pour moi ce fût une lecture coup de coeur. Bon défi ;-)

Florinette a dit...

J'aime beaucoup ces échanges épistolaires, cela change du roman classique. Belle journée Suzanne, je t'embrasse

Suzanne a dit...

@ Florinette

J'espère un jour que tu pourras l'avoir en main et le lire, ce sont des échanges très intéressants.

Beau dimanche mon amie. Bises