vendredi 30 juin 2017

La cuisinière, Mary Beth Keane

Dès les premières lignes je me suis sentie attirée par l’histoire de cette Mary Mallon. Comme l’annonce le quatrième de couverture, Mary se découvre des talents de cuisinière et va exercer son métier chez des bien nantis newyorkais mais des membres  des familles pour qui elle travaille vont décéder après avoir contracté la typhoïde que Mary leur aurait transmise selon les autorités sanitaires.  Considérée comme dangereuse, Mary sera envoyée en quarantaine sur une île,  au large de Manhattan,  où elle devra subir maints examens.  Débute alors pour la cuisinière  un long périple pour faire valoir ses droits et se battre pour sa liberté.

Mary ne comprend pas ce qui lui arrive. Comment se fait-il qu’elle soit supposément dangereuse et contagieuse quand elle se sent parfaitement en santé? Il faut dire que la particularité de ‘’porteur sain’’ au début du vingtième siècle n’en était qu’à ses premiers pas et peu de médecins ne connaissaient ce fait de transmettre la maladie sans en développer les symptômes. Donc Mary Mallon aurait été le précurseur de cette découverte, du moins aux États-Unis.

J’ai bien aimé parcourir l’histoire de Mary et par le fait même celle de l’avancée médicale concernant ce cas de ''porteuse saine'' de la typhoïde mais j’avoue que l’entêtement de cette femme à constamment nier qu’elle propageait cette maladie m’a vraiment agacée et mise mal à l’aise au point que j’ai à peine ressenti de la sympathie pour le personnage sauf peut-être à quelques occasions. De plus il y a des longueurs notamment en ce qui a trait à la vie amoureuse de Mary avec son fameux Alfred. Passages qui, selon moi, n’ajoutent en rien à l’histoire sauf des soupirs d’ennui.

En revanche, outre les parties se rapportant à la maladie et à l’affrontement incessant entre les autorités médicales et l’héroïne,  le côté historique concernant les conditions très difficiles de l’époque, (habitats insalubres, emplois sous-payés, abus et intolérance envers les immigrés, le New York du début du 20ème siècle), est tout autant intéressant et permet d’oublier les irritants défauts qu’offre la partie fictive du roman.

Au final, malgré certaines longueurs, ce roman offre une lecture non dénuée d’intérêt soulevant quelques émotions mais aussi des questionnements et de l’incompréhension face à certains faits et actes. Bref, si vous aimez les romans mêlant fiction et réalité et tournant autour de la vie d’un personnage hors du commun, La cuisinière fera votre bonheur.


Mary Malone à l'hopital source: Wikipedia.org

Merci aux Éditions Éditions 10/18 et à Interforum Canada

La cuisinière,  Mary Beth Keane
10/18, 2016

8 commentaires:

Karine a dit...

Je ne suis pas certaine que ce soit pour moi... je pense qu'elle risquerait de m'énerver, cette Mary!

Suzanne a dit...

@ Karine
Dans ce cas, peut-être il te vaudrait mieux d'en rester là car elle est spécialement entêtée et énervante par bouts cette Mary alors... ;-)

Florinette a dit...

Un petit coucou en passant pour te souhaiter une belle journée ma Suzanne, bisous

Suzanne a dit...

@ Florinette

Bonjour gentille dame. Merci de ce beau coucou qui arrive à point. Belle journée à toi également. Bises

GeishaNellie a dit...

Médecine, cuisine et misère, voilà qui est dans mes cordes ;)

Suzanne a dit...

@ GeishaNellie

Malgré le caractère assez spécial de Mary, tantôt entêtée, tantôt quasi soumise, son histoire est à découvrir. Bonne future lecture.

FondantGrignote a dit...

bonjour !! je sautille de billet en billet et tombe sur cette chronique : ce roman m'a vraiment marquée et je suis contente d'avoir pu l'emprunter à la médiathèque à l'époque! bonne journée

Suzanne a dit...

@ FondantGrignote

Bonjour et bienvenue dans mon humble petit coin.

Heureuse que vous ayez aimé. Une histoire peu connue qui aurait avantage à l'être.