vendredi 5 décembre 2014

Le Ventre de Paris: Émile Zola



Résumé
Le Ventre de Paris, ce sont les Halles, avec leur « souffle colossal épais encore de l'indigestion de la veille », leurs montagnes de mangeailles, de viandes saignantes, « de choses fondantes, de choses grasses », de « gredins de légumes » d'où monte « le râle de tous les potagers de la banlieue ». « L'idée générale, écrit Zola, est le ventre, la bourgeoisie digérant, ruminant, la bête broyant le foin au râtelier, la bedaine pleine et heureuse se ballonnant au soleil. » Aux « Gras » s'opposent les « Maigres » : Florent, un proscrit du 2 Décembre revenu à Paris, qui fomente un complot contre le régime et sera dénoncé par Lisa, sa belle-sueur, une charcutière « au grand calme repu ». Florent retourne en prison et c'est à son ami Claude Lantier, le futur héros de L'Oeuvre, que revient le mot de la fin : « Quels gredins que les honnêtes gens ! »

Mon avis (Lu il y a longtemps)
Depuis que j‘ai commencé à lire les mots de Zola je me demande comment ai-je pu attendre à aujourd’hui avant de lire cet auteur?  Quelle plume ! Quel imaginaire! 
Ce roman est ma troisième incursion dans le monde de la famille Rougon-Macquart et cet opus est, disons assez particulier car, Florent, le personnage principal, n’est pas vraiment un membre de la famille Rougon.  Son lien de parenté tient du fait qu’il est le frère de Quenu, l’époux de Lisa fille  d’Antoine Macquart de Plassans.
Jugé coupable suite à une émeute et malgré son innocence  Florent  passera quelques temps au bagne d’où il s’évadera. Se cachant à Paris, il retrouve son frère Quenu et la très spéciale Lisa dont il suivra les conseils et deviendra un inspecteur des Marées au milieu des Halles, grand marché de Paris où les victuailles abondent. Cet endroit est d’une prospérité presqu’écoeurante tant, pas si loin, vivent les pauvres, les miséreux, les affamés du Second Empire.  Ces gueux qui sont considérés comme individus louches et sans scrupules par les bonnes gens, marchands et clients des Halles  aux ventres gras et obèses tellement ils sont repus.
Le Ventre de Paris est un roman de contradiction de faim, de famine et aussi d’abondance à l’extrême dans lequel se mêlent des scènes de vies, des intrigues, des amours, de la politique, haine et jalousie.
Zola avec une plume incroyable, décrit les Halles et sa  somptueuse architecture comme si on y était. Des étalages de fruits, légumes, viandes, marchands, marchandes de toutes sortes , profiteurs, magouilleurs et miséreux. Un tableau d’un Paris dont les Halles sont le «ring» sur lequel combattent les bourgeois biens nantis et les petites gens, les révolutionnaires.
Un troisième volet bien réussi. Par contre j’ai trouvé certaines descriptions trop longues et parfois même répugnantes, (notamment celle  de la préparation du boudin). Mais outre ces mauvais moments, Le Ventre de Paris,  est  un roman fort bien écrit et à découvrir.

Le Ventre de Paris de Émile Zola
Editeur : Gallimard, folio 2002 

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