Solitaire et sans attaches, Jacques décide d'accepter l'offre d'un ami de travailler dans un village situé au nord de Puvirnituq dans le Nunavik. Habitué aux régions éloignées, c'est pourtant la première fois qu'il se retrouve dans un endroit où la route ne se rend pas. Dans cette communauté isolée, Jacques découvre rapidement que les codes culturels ne sont pas les mêmes qu'au sud. Il devient étranger dans son propre pays. Confronté malgré lui à des actes de violence et des histoires de famille où la tradition confronte la modernité, il ne pourra sortir indemne de son expérience et apprendra bien plus que quelques mots en inuktitut...
Mon avis (Lu il y a quelque temps)
Quel bel écrit que nous offre Marc-André Moutquin. Une histoire qu’il nous raconte à travers le cheminement de Jacques, soudeur de métier, qui va se rendre travailler à la construction d’une école dans un village situé au fin fond du Grand Nord québécois. Mais au centre de cette expérience de travail en plein cœur d’une nature sauvage, Jacques va faire la connaissance d’une culture trop méconnue et laissée à elle-même par les fausses promesses des élus au pouvoir. Cette communauté Inuit dont les membres vivaient dans des igloos et mourraient de froid, se partagent au centre d’un petit village, des maisons chauffées mais dans lesquelles les problèmes de violence, d’alcoolisme, de solitude persistent encore et encore sans oublier le taux anormalement élevé de suicides!
Le séjour de Jacques à Puvirnituq ne sera pas qu’une expérience de travail mais surtout une expérience de vie qui le marquera jusqu’au plus profond de lui-même. Habitué à la vie des grands centres comme Montréal par exemple, il va découvrir l’isolement, l’immensité et les dangers d’une toundra sauvage mais aussi l’amitié dont celle de Martha, travailleuse et interprète inuit qui lui fera aussi découvrir la beauté du langage inuit, ses mystères et ses légendes.
Un très beau roman écrit à l’encre de la tendresse et sous le signe d’un très grand respect envers des êtres qui, malgré l’adversité, la pauvreté et bien des côtés négatifs, restent fiers et riches d’être ce qu’ils sont : un grand peuple.
Entre l'aurore et la nuit : Marc-André Moutquin
Éditeur : Guy Saint-Jean, 2012
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