Résumé :
Dès les premiers mots, Basheer subjugue et séduit par un art de conter qui nous plonge sans transition dans les parfums et les couleurs de son Kerala natal - et l'intimité de ses personnages, militants politiques, peintres, poètes ou critiques, amis fidèles, couples heureux, amoureux en déroute, fantômes voluptueux...
Sur fond de luttes radicales contre l'injustice et les systèmes ancestraux, on est saisi par l'espèce de tutoiement espiègle et tendre, à la vivacité chaleureuse, pour dire la proximité de ces hommes et de ces femmes sous les saris, les dhotis et les turbans, qui font de ce Talisman un bonheur de lecture douze fois renouvelé. «Que la chance vous sourie», aime à conclure le conteur.
Mon avis (Lu il y a un bout)
Je ne connaissais aucunement cet écrivain et j’avoue que n’eut été de Romanza, je n’aurai peut-être jamais lu un de ses écrits et je serais passé à côté d’une sacrée plume croyez-moi.
Et quelle belle écriture. Poétique, parfois ironique, tendre, dramatique aussi et très humaine. Par ce recueil de nouvelles, il nous offre son petit coin de pays par ses gens qui l’habitent, par ces drames qui y sont vécus, par des situations cocasses ou parfois par des événements tragiques, il nous livre la couleur de la société indienne de son Kerala natal avec ses beaux et ses mauvais côtés.
Que ce soit par Au paradis des nigauds, Les coeurs accordés ou encore Pour une patte de banane-coq, Tankam, L’Empreinte et autres nouvelles, chacun de ces récits a son propre thème qui nous dépeint des êtres issus de tout milieux. Qu’il soit militant, peintre, poète, amoureux/amoureuse, solitaire, pauvre ou riche, chaque personnage reflète cette société chère à l’auteur.
Cet écrivain est amoureux fou de son coin de pays et ça se sent à chaque page. Il en parle avec tendresse et respect mais aussi il n’hésite pas à dénoncer certaines traditions vieillottes et même violentes et surtout le danger qu’elles représentent.
« Hindous, Musulmans et Sikhs s'y comportent comme des bêtes sauvages, se jettent les uns sur les autres, se déchirent à belles dents et se délectent de la mort de leur ennemi. Toute la confiance qui a pu exister un temps entre eux est détruite et leurs cultures sont devenues inconciliables. À croire que la situation n'a pas évolué d'un iota en plusieurs siècles, depuis l'époque où les querelles se réglaient dans le sang.» (p.195) Bouleversant!
Mais ce recueil n’est pas que de durs passages. C’est aussi ça :
«Si vous croyez que sous le nom de ma femme, qui désigne l'or, se cache une combinaison fascinante de perfection physique et d'élégance, objet de la louange exaltée du cercle des poètes, vous vous méprenez gravement. Nos zélateurs de la beauté n'ont jamais accordé un regard à Tankam.» (p.41).
Beau n’est-ce pas? Vraiment, je suis tombée sous le charme de ce talentueux conteur que je vais relire avec plaisir et intérêt.
Le Talisman : Vaikom Muhammad Basheer
Editions Zulma, 2012
Lire le billet de Romanza
2 commentaires:
Je suis conquise ! :) Et quelle belle couverture de surcroît ! Je file voir si je peux le trouver. Merci Suzanne !
L'Inde, quel pays, peut-être irai-je un jour... ou peut-être pas... si non, les livres feront le voyage pour moi ! ;-) « Après la mousson » de Selina Sen avait aussi été pour mois un superbe moment de lecture. Si ça te tente. Bisous de l'Estrie !
@ Marion
je te souhaite un très beau voyage gentille dame. Tu me diras.
merci pour la suggestion; je note.
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