mardi 29 mars 2016

En attendant Russell de François Lévesque


Résumé
'' Gabriel, la tête maintenue fermement dans le fond de la cuvette des toilettes de son école secondaire se demande s'il s'arrêtera de respirer, finalement. Comme sa mère, suicidée dix ans auparavant, comme son père, bien vivant mais pourtant éteint et inutile : mendiant mensuellement. Gabriel, en proie à une poursuite automobile aux bords de la route du Sud, se demande si Mathieu et ses sbires le traqueront jusque dans les bois enneigés pour le battre, avant qu'il ne finisse glacé, cassé. Puis, entre deux séances d'enfer scolaire, la vie, un fragment à la fois : les amitiés nouvelles, les livres grappillés à la bibliothèque, le cinéma et, à l'écran, Russell: beau. ''

Mon avis
Je l’ai lu il y a quelques semaines et j’arrive à peine à écrire ce billet. Cette histoire d’intimidation, de persécution, d’homosexualité non dévoilée, d’abandon mais aussi de résilience, de rêves et d’espoir m’a vraiment émue.
Difficile de lire sur la souffrance et le mal de vivre surtout lorsque ces thèmes ne sont pas voulus par ceux qui les subissent. Et Gabriel est l’un de ces êtes qui, parce que différent des autres, parce que renfermé sur lui-même, craint, subit et endure les coups et les mots qui lui percent le cœur à chaque fois.

Gabriel essuya la larme piquante qui lui brûlait la joue depuis quelques minutes, depuis plusieurs années. Depuis…
Depuis que son quotidien scolaire se résumait à huit heures de tortures mentale et physique et...

Mais il n’y a pas que le mal, heureusement. Il y a aussi l’espoir, la découverte et le désir d’une vie nouvelle en laissant derrière ces côtés lugubres d’une jeunesse malheureuse.  Gabriel apprendra à devenir celui qu’il a toujours été vraiment en s’acceptant tout simplement.

Là, sur l’écran, Gabriel venait de tomber sur Russel Crowe, un comédien dont il n’avait jamais entendu parler et qui tenait l’un des rôles principaux dans ce nouveau film qu’il ne savait rien non plus: La preuve.
L’ironie du titre le saisit.

Car, là sur l’écran, Gabriel commençait à comprendre le sens profond des mots qu’il croyait jusqu’ici dénués de mystère, de mystique.
Abandon.
L’instant se prolongea comme une adoration.
Sur la joue, à peine duveteuse de Gabriel, une larme bienheureuse roula, effaçant la trace salée imprimée par la précédente. 

L’écriture de François Lévesque est belle, subtile par moments et simple à la fois. Une histoire qui se promène à travers nos émotions sans pour autant être pathétique. J’ai beaucoup, beaucoup aimé. À lire sans hésitation.

En attendant Russell de François Lévesque
Tête Première, 2015

4 commentaires:

Éloi a dit...

Ton enthousiasme est contagieux. Tu me donnes envie de le lire, même si le sujet ne semble pas facile. Je crois que je vais tenter ma chance.

Marie-Claude a dit...

Fabuleux billet, qui rend bien justice à ce fabuleux roman. Un coup de poing à relire et à faire lire!

Suzanne a dit...

@ Éloi

En effet le sujet est dur mais ce livre doit être lu. Il en vaut la peine.

Suzanne a dit...

@ Marie-Claude

Tout à fait ;-)