dimanche 14 janvier 2018

Desert home, James Anderson

La route 117 coupe le désert de l'Utah.
Le long de cette route, il n'y a rien. Ou si peu. De la poussière à perte de vue, un resto fermé depuis des lustres, quelques maisons témoins d'un vague projet immobilier suspendu pour l'éternité. Et là, dans cette immense solitude, des âmes perdues qui ont fui le monde [...] l
La route 117, Ben la connaît par cœur, lui qui la sillonne toute l'année au volant de son camion. Et puis, un jour, une apparition. Une jeune femme, belle, étrange, qui joue d'un violoncelle sans cordes. Elle s'appelle Claire, elle est en fuite et Ben est irrésistiblement attiré.

Mon avis
Cela fait un bout que je n’avais pas déposé de billet et bien que d’ordinaire je tente de chroniquer ceux lus depuis quelques temps avant ceux lus plus récemment, je ''sors'' de mes habitudes en venant vous jaser de Désert home, un roman que j’ai eu du mal à quitter tellement il m’a plu.

En effet j’aime ce genre d’histoire sur fond de mystère en plein cœur d’un désert aux paysages désolés où se cachent de drôles de personnages; des êtres paumés, déjantés et d’autres ayant choisi ce lieu de sable et de vent pour s’y terrer et y enfouir un passé trouble.  Des êtres complètement différents les uns des autres et n'ayant qu’un seul lien les rattachant à la civilisation: Ben, un routier, qui passe ses journées à sillonner la route 117 afin de livrer des commandes diverses à ses curieux de clients.

Ben les aime bien ces gens qu’il côtoie jour après jour, parfois que quelques minutes selon l’humeur de chacun mais toujours avec un certain plaisir. Dans le fond, il leur ressemble étant lui aussi solitaire, bourru par moments et cachant ses propres secrets. Bref, ces livraisons c’est une routine qu’il aime bien malgré tout mais qui va changer lors d’une étrange rencontre, celle de Claire dont il va s’enticher dès le premier regard. Cette dame a de drôles de manies, joue du violoncelle sans cordes, se cache et semble fuir un passé douloureux, petit à petit elle va mener Ben vers de sacrés ennuis.

Malgré un début quelque peu laborieux, j’ai été tout de même emballée par cette histoire mêlant le mystérieux, l’intrigue policière, le roman noir et le nature writing. Puis ce désert, personnage à lui seul, avec sa chaleur écrasante, sa poussière étouffante et cette solitude que l’on croit bénéfique peut mener vers la folie quiconque ne s’y attend pas car l’immensité désertique peut devenir oppressante et impitoyable autant que salvatrice.

"C'est comme ça partout ici. Et les GPS ne fonctionnent pas mieux. Ni les radios. Même les téléphones satellites. Ce désert, c'est le triangle des Bermudes, version sable et rocaille. ".


Route et désert, Utah du sud. @ pixabay

Desert Home est le premier roman de James Anderson et celui-ci a fort bien réussi ce coup d’envoi dans le monde du roman. Malgré quelques petits défauts, l’histoire captive par son atmosphère aussi sombre que lumineuse qui nous suit tout au long des pages.  Bref, un excellent roman que je n’hésite aucunement à recommander.

Désert home, James Anderson
Belfond, 2017

4 commentaires:

Karine a dit...

J'ai tellement de misère avec le nature writing. Je ne sais absolumentn pas pourquoi ça ne m'attire pas. Mais bon!

Suzanne a dit...

@ Karine

En fait c'est un thriller, roman noir mêlant aussi le nature writing. Ce n'est pas essentiellement ça. je me permets de te le conseiller malgré ta crainte ;-)

Claude Lamarche a dit...

Le "nature writing": nouveau pour moi.
Mais d'après ce que je lis et vois sur la couverture, je pense que c'est un peu comme écrire que la nature sauvage, c'est comme aller se promener dans des contrées moins populeuses,moins citadines. Comme aller en Arizona, das les canyons ou sur la route 66?

Suzanne a dit...

@ Claude

Bonjour Claude.
Comme j'ai écrit plus haut et dans mon billet, ce roman mêle différents genres comme thriller, roman noir et aussi nature writing par exemple. Bien que l'intrigue se passe dans le désert et dans un petit bled adjacent, ce n'est pas que du nature writing. Puis, à ce jour, les romans ''nature writing'' que j'ai lus ne m'ont jamais donné l'impression que de vivre en nature sauvage était comme une petite balade dans certains lieux quasi mythiques comme la route 66 ou le grand Canyon. ;-)