Dans ce premier roman de Lesley Kara, c’est vers Joanna que dame rumeur va creuser sa route en y semant sournoisement de drôles de cailloux. Et l’héroïne, histoire d’être acceptée dans son nouveau milieu de vie, va alimenter le ragot selon laquelle une certaine Sally McGowan, tristement connue pour avoir assassiné un jeune garçon de six ans alors qu’elle n’était âgée que de dix ans, serait une de leur concitoyenne vivant sous une nouvelle identité!
D’emblée, je ne vous cacherai pas que ce récit a retenu mon attention les quelques jours que j’ai pris à le lire. En fait, tout au long de l’histoire, j’ai été prise par le jeu du soupçon tout autant que les membres de la petite communauté de Flinstead. Sous quelle apparence se cache cette tueuse d’enfant? La voisine, la pharmacienne, l’enseignante, l’épicière? Peu importe, cette rumeur va devenir de plus en plus malsaine et tendre ses tentacules en piégeant Joanna au-delà du soutenable et celle-ci va voir sa vie bouleversée.
Une histoire qui va plonger notre héroïne dans le dédale des interrogations, de la suspicion et des regrets. Joanna va devoir se reprendre, se remettre en question face à tout ça, admettre ses erreurs et surtout vouloir découvrir la vérité belle ou terrible sur ce terrible événement qui a provoqué cette féroce rumeur et ce malgré ses peurs et appréhensions.
Vraiment un bon thriller que nous propose Lesley Kara. Un premier roman très bien écrit et j’ai senti tout au long de ma lecture la parfaite maîtrise du sujet principal, la propagation d’une rumeur et ses conséquences parfois dramatiques, en y alliant fort bien suspense et rebondissements. En conclusion, j’ai passé un très bon moment de lecture et je n’hésite aucunement à vous conseiller de lire cette nouvelle auteure au talent assuré.
La Rumeur, Lesley Kara
Les Escales, 2020
Un petit ajout de mon cru. Un poème écrit depuis un bout et portant justement sur la rumeur.
Elle a ses rues, ses haltes et ses ponts
Et des théâtres où l’on joue sans façon
Toutes les scènes qu’elle apporte aux oreilles
De ceux qui se mêlent, de celles qui s’emmêlent
Elle a ses carrefours et ses grands boul’vards
Ses sombres coins qui vous foutent le cafard
C’est là qu’elle réserve à ceux qui s’y hasardent
Les paroles les plus bêtes, toutes celles qui font mal
La rumeur a ses plaisirs, ses déchirures
À double effet sous les parjures
Elle a ses phrases, ses couplets et ses mots
Qui n’ont rien à dire mais qui en disent trop
Elle est sans remords comme une mercenaire
Et ses vilaines habitudes de toutes les manières
Elle frappe, elle blesse, elle tue
Puis s’éloigne, revient et ne se tait plus
Et vous qui lui servez d’artères
Vous les grandes gueules que trop familières
Ouvrez votre cœur, éloignez la malsaine
Parce que dame rumeur ne s’en donne pas la peine
Elle a ses plaies et ses blessures
À double effet, je vous le jure
N’entendez plus ses paroles et ses mots
Car elle n’a rien à dire même si elle en dit trop.
© SueF2001 Tous droits réservés
2 commentaires:
Il est magnifique ton poème, tu décris merveilleusement bien la naissance et les ravages que peut engendrer une rumeur - j'allais écrire tumeur - mais ce lapsus est assez révélateur, car une rumeur ronge également la personne qui en est l'objet et peut aller jusqu'à la tuer.
Bravo ma Suzanne et belle journée, je t'embrasse.
@ Florinette
Hon merci mon amie. Toujours le bon mot qui fait plaisir.
Gros câlins.
Publier un commentaire