Henri et
Belle Picard se sont rencontrés à la manufacture de raquettes en babiche. Elle
est blanche, lui est Wendat, ce qui ne les empêche pas de tomber en amour et de
se marier. Quand il ne travaille pas à l’usine, Henri est guide en forêt pour
les riches touristes chasseurs et pêcheurs. Pendant l’été, il part de longues
périodes, laissant sa femme seule. Peu après la naissance de leur dixième, une
petite fille nommée Solange, on diagnostique à Belle un cancer qui l’emportera,
en quelques mois à peine, à la fin des années 1950. Henri souhaite ardemment
garder ses enfants près de lui. Mais…
…Tout va basculer malheureusement. Ce bonheur vécu auprès de
Belle ne sera plus le même car des événements vont entacher encore plus cette
douce vie qu’ils avaient bâtit tous les deux. Sentant sa fin proche Belle avait
demandé à Henri ainsi qu’à sa fille aînée Liliane de faire en sorte que la
famille reste ensemble mais c’était mal connaître l’agent des affaires
indiennes de la réserve qui, sous des lois prônant l’assimilation des
autochtones, va retirer les enfants de leur lieu familial lors de cette
horrible rafle des années 60 et ainsi semer peine et désolation chez Henri et les
siens. Petit à petit les enfants seront
placés ici et là dans des pensionnats, des camps mais principalement placer en
adoption dans des familles blanches! Pendant des décennies, Liliane fera tout pour retrouver ses frères
et sœurs. Malheureusement elle aura à se battre et à faire face aux silences
des services sociaux de l’époque et bien d’autres obstacles.
C’est une histoire bouleversante qui m’a vraiment touchée.
D’un chapitre à l’autre, je suis passée de la tristesse à la colère même que
j’ai ressentie de la rage ne pouvant comprendre pourquoi tant d’inhumanité?
Pourquoi des dirigeants politiques et religieux s’en sont pris aux autochtones
en leur faisant vivre ces injustices? Aberrant, déchirant, révoltant!!
« Des glaçons comme du verre » est basé sur l’histoire des grands parents de
l’auteure et celle-ci, malgré un thème difficile, réussit à nous offrir tout de
même un récit dans lequel l’amour filial, l’espoir, la fierté et le courage des
membres de cette famille comme pour d’autres membres des Premières nations, transcendent
au fil des pages.
Une lecture qui ne laisse aucunement indifférent. Une saga familiale
touchante, dure et belle à la fois et un pan de l’histoire canadienne qui ne
doit plus jamais se reproduire.
À lire sans hésitation.
Des glaçons comme du verre, Isabelle Picard
Flammarion Québec 2024
Pour en savoir un peu plus sur la rafle des années 60: Rafle des années 60 — Wikipédia
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