lundi 10 mars 2025

La dernière récolte, John Grisham

Grisham nous raconte, par la voix du jeune Luke, la vie des paysans et des saisonniers, obligés de partager une promiscuité déplaisante durant les quelques semaines que durent la cueillette du coton. Enracinés jusqu’à l’absurde dans cette vie de misère et de privations, ces hommes et ces femmes vont se battre contre le temps et contre les pluies pour sauver la récolte qui ne peut pas être la dernière. 

Mon avis (Lu il y a un bout)

À travers les yeux d'un garçon de sept ans, nous suivons l'histoire d'une famille de fermiers de l'Arkansas dans les années 50.  
Ce roman de Grisham est inhabituel car l’auteur écrit surtout des intrigues juridiques. Cependant, ce bouquin est excellent et est un très beau témoignage de la vie rurale américaine des années cinquante.
 

Un livre écrit avec émotion et justesse nous racontant le quotidien des Chandler,  ces ramasseux de coton travaillant du matin au soir pour survivre dans un sud américain austère, chaud, où cyclones et orages peuvent détruire, en quelques minutes, tout le travail de ces pauvres gens. 

« Ceux des collines et les Mexicains sont arrivés le même jour. Un mercredi, en ce début du mois de septembre 1952. […]Mais le coton montait à la taille de mon père, au-dessus de ma tête. Je l'avais surpris, avant le souper, échangeant à voix basse avec mon grand-père des paroles qu'il ne nous était pas souvent donné d'entendre ; il était question d'une "bonne récolte. »

Le narrateur est un jeune garçon et Grisham a su très bien se mettre dans la peau de cet enfant en nous décrivant une belle histoire aux personnages très attachants dans des mots simples d’une prose juste et belle. L’auteur rend très bien l’ambiance du vieux sud étatsunien où les changements, les temps modernes ou encore les différences avaient peu de place.  Les travailleurs étrangers, bien que fort utiles, devaient endurer le racisme omniprésent ce qui pouvait provoquer de durs combats et parfois même l’inévitable.    

« Les seuls à gagner de l'argent étaient les propriétaires de leurs terres.
Ceux qui, comme nous, cultivaient les terres en fermage essayaient de ne pas en perdre. Les plus mal lotis étaient les métayers, condamnés à une pauvreté éternelle.
»
 

Une histoire touchante, parfois dure par moments mais qui se lit avec intérêt. Bref, j’ai beaucoup aimé parcourir ce roman. À découvrir vraiment.

La dernière récolte: John Grisham
Robert Laffont 2001

Autres romans de l'auteur sur le blogue: Chroniques de Ford County - Pas de Noël cette année

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