mardi 16 décembre 2014

Effi Briest de Theodor Fontane


Quatrième de couverture
Effi Briest, jeune femme adultère, brisée par une société d'hommes, est la victime d'un monde soumis aux lois des conventions morales. Dans la Prusse dévergondée par l'argent, le destin de cette femme n'est que résignation et mélancolie. Ce roman, considéré comme le chef d'oeuvre de Fontane, est aussi l'un des chefs-d’œuvre de l'école réaliste allemande.

Mon avis (Lu il y a longtemps)
À la fin du XIXème siècle et ce, peu importe l’endroit où l’on habitait, les convictions de la bourgeoisie étaient partout les mêmes. Les jeunes filles de belles familles étaient inévitablement promises aux hommes déjà bien établis avec biens et fortunes assurément et ce peu importe l’âge des prétendants. Puis, majoritairement les jeunes dames s’y soumettaient sans oppositions parce que c’était ainsi un point c’est tout. Et dans cette belle histoire Effi, jeune fille de 17 ans, voit son destin être unit à Innstetten, un homme plus âgé qu’elle, de belle apparence, très aimable et surtout de bonne famille. Une histoire comme bien d’autres je me suis dit craignant un roman style feuilleton romanesque à l’extrême mais au fil des pages, cette lecture m’a fait passer de l’ordinaire, à la surprise en passant par l’étonnement et même de très belles émotions.
Au tout début, il me faut vous dire que l’écriture de l’auteur étonne par un style désinvolte, voire même ordinaire décrivant les premiers personnages et implantant tranquillement l’histoire comme ce doit être, ni plus, ni moins. Puis petit à petit, un vent de changement opère et dès le deuxième chapitre mon intérêt s’est accentué au point que je devais me faire violence pour laisser de côté cette histoire et vaguer à mes occupations.

Car elle est belle cette histoire et le destin d’Effi est touchant plus que je ne l’aurais cru. Ce n’est pas genre histoire d’amour à l’intrigue archi connu, ce n’est pas un roman dans lequel on retrouve «le bon, la brute et le truand», il n’y a pas de cruauté ni horreur malgré certains personnages sortant de l’ordinaire. Effi belle enfant devenue femme, Innstetten l’époux, militaire, riche, autoritaire mais d’une douceur surprenante et Crampas, l’ami d’Innstetten qui trahira cette amitié en devenant l’amant d’Effi et Annie fruit d’un mariage obligé puis Alonzo et même le fidèle Rollo…

Effi Briest est une sacrée belle rencontre croyez-moi. Ici je ne veux pas trop vous décrire car tout le charme de ce roman il vous faut le découvrir, le lire, l’imaginer à votre tour. Des décors magnifiques, une maison aux murs renfermant un angoissant locataire, des personnages attachants même trop j’avoue car  la trame de ce très beau livre m’a questionnée, fait réfléchir et j’ai eu bien des émotions en le parcourant passant de l’étonnement à la colère et à la tristesse.
Merci à Romanza pour cette belle découverte et ces beaux moments qu’elle m’a permis de vivre aux côtés d’un personnage au cœur beaucoup trop grand. Bon, suffit, je m’arrête maintenant et vous laisse prendre note à votre tour car ce roman vaut la peine d’être lu et relu. Un gros coup de cœur.

Effi Briest de Theodor Fontane
L'imaginaire Gallimard, 2007

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