Résumé
A la croisée des chemins qui la mènent vers la fin de son enfance, Nana traverse le passage mouvementé de son adolescence et des responsabilités nouvelles qui tombent sur ses épaules lorsque sa grand-mère Joséphine arrive à ses dernières heures. Pour calmer cette tourmente qui l'emporte, Nana poursuit sa lecture du cahier de Josaphat-le-Violon: au fil des trois contes fantastiques qu'il contient, des révélations l'attendent, dont elle ne peut mesurer encore toute la portée dans sa propre existence. En parallèle, sa mère Maria la rebelle, rentrée à Montréal, se morfond, tiraillée entre son désir de rassembler sa jeune famille autour d'elle et le doute profond qu'elle a de pouvoir s'en occuper correctement. Toujours à la recherche du meilleur et de l'ailleurs, saura-t-elle saisir l'opportunity dont parlent les Américains, "qui ne frappe qu'une fois à la porte de la vie"?
Mais le plus difficile passage obligé, c'est celui du temps, inexorable, qui brise littéralement tout sur son passage: les sentiments et les âmes qu'il lie et délie pour le meilleur, parfois, et le pire, trop souvent.
Mon avis (lu il y a un bout)
Quatrième tome de La Diaspora des Desrosiers, Le Passage obligé raconte les premiers pas de Nana dans l’adolescence au travers cette dure épreuve de l’agonie de sa grand-mère adorée : Joséphine. C’est aussi sa tristesse de devoir quitter l’école afin de prendre soin de son frère, ses sœurs et son grand-père. Difficiles étapes auxquelles elle doit faire face seule car sa mère Maria n’est pas là, toujours retenue à Montréal entre le désir et la peur d’être une vraie mère.
Nana devra s’y faire et pour l’aider à surmonter tout ça, elle s’évadera au milieu de trois contes de Josaphat-le-Violon.
Quelle superbe façon d’avancer dans cette Diaspora. Un roman fait de tendresse et de douceur malgré certains moments plus tristes et difficiles. Une dernière rencontre avec Méo, Joséphine, Béa, Alice, Théo, Maria et biens d’autres au tout début de l’adolescence d’un personnage inoubliable : Nana. Une histoire magnifique en toute humanité qui se déroule au milieu des années 1910 entre, Saskatchewan, Montréal et Ottawa. Une histoire, malgré qu’il l’a dit fictive, puisée dans sa mémoire, dans ses souvenirs en nous relatant, toute en romance, les mots de la petite enfance de sa propre mère.
Le Passage obligé ou les étapes dites «normales» de la vie de tous et chacun dans le fond comme celles que nous croisons dans la vie de Nana. Le Passage obligé c’est l’amour et la tendresse mais aussi le doute, la peur de la mort, la crainte de choisir et finalement c’est la petite histoire d’une société encore bien soumise à certaines vieilles traditions et aux pouvoirs politiques et religieux. Puis, au milieu de tout ça c’est l’évasion dans les contes, dans trois beaux récits où se croisent lutins et magie comme un baume apportant l’espoir.
Cet autre volet est une réussite sur tous les plans et se lit comme on déguste un bon vin. Magnifique.
Le Passage obligé de Michel Tremblay
Leméac, Actes Sud, 2010
Lus du même auteur: Chroniques du Plateau Mont-Royal - Les Cahiers de Céline- 12 coups de théâtre - Bonbons assortis - Les vues animées - Un ange cornu avec des ailes de tôle -Série La Diaspora des Desrosiers: La Traversée du continent T1- La Traversée de la ville T2- La Traversée des sentiments T3
Aucun commentaire:
Publier un commentaire