lundi 12 janvier 2015

Blessés de Percival Everett

Résumé
Voilà bien des années que John Hunt, qui a maintenant atteint la quarantaine, a choisi de se détourner de la société des hommes en allant vivre dans un ranch où, aux côtés d'un oncle vieillissant, il élève des chevaux. Mais le fragile éden, édifié en intime symbiose avec les rythmes naturels du monde animal par ces deux hommes noirs dans le grand Ouest américain, vient à se fissurer: un jeune homosexuel est retrouvé dans le désert battu à mort, un fermier indien découvre deux de ses bêtes sauvagement assassinées, et l'inscription Nègre rouge en lettres de sang dans la neige... C'est dans ce contexte menaçant que John s'interroge sur ses choix de vie depuis la mort tragique de sa femme […]

Mon avis (Lu il y a un bout)
Je trouve mes mots difficilement concernant cette lecture simplement parce que je suis restée sur ma faim. Plein de questions sans réponses, des interrogations concernant John, le personnage principal, restant froid ou plutôt, ne disant pas vraiment le fond de sa pensée face à des situations troublantes qui le concerne de près et de loin tout au long de cette histoire. Pourtant de tels événements feraient réagir n’importe qui.

Comme par exemple lorsque que son ouvrier, accusé du meurtre d’un homosexuel se suicide en prison, John bien que croyant à l’innocence de celui-ci, n’a eu aucune réactions face à ce terrible drame. Froid, de marbre, rien. Et quand est-il de ses silences face à la maladie de son oncle ou encore face au shérif du coin qui laisse  une bande de néo-nazis qui ne cherchent qu’à s’en prendre aux noirs, aux indiens et aux homosexuels?

Bref, ces réactions de John m’ont laissé comme un  arrière-goût dans la gorge. Par contre, je peux comprendre que cet homme à la peau noire, cowboy de surcroît, vivant dans un état où les haines raciales et l’homophobie sont omniprésentes peut avoir peur parce qu’il semble se chercher au travers tout ça. Mais l’auteur, Everett, pourquoi laisse-t-il s’installer ce malaise tout au long de son récit? Pour faire réfléchir ses lecteurs de manière plus approfondie? Pour nous laisser découvrir ce qu’il pense lui-même vraiment de toutes ces conditions inhumaines qu’il dénonce dans son roman?
Je ne sais et je trouve ça dommage car Blessés est un très, très bon roman, bien écrit. Triste oui, dur, encore plus mais il aurait été bien, selon moi, que cette histoire ne laisse pas un sentiment d’abandon et de fermeture d’esprit face à la différence au lieu de laisser entrevoir  l’espoir qu'en ne fermant plus les yeux que toutes intolérances peuvent être enfin bannies une fois pour toutes.

Blessés de Percival Everett
Actes Sud, 2007

Aucun commentaire: