Il faut se rendre à l’évidence : ces enfants sont différents. Excessifs, fusionnels, perspicaces, les jumeaux exigent des soins singuliers. Mais leur arrivée est un rêve qui se réalise pour Emma et Gregory, et ils sont déterminés à ce que l’adoption réussisse. Daniil et Vanya seront leurs fils.
Eux ne l’entendent pas ainsi.
Et c’est ainsi que Daniil et Vanya vont entrer dans la vie de ce jeune couple qui espérait enfin fonder une vraie famille et ce depuis près de dix ans. Emma et Gregory sont au comble du bonheur mais à peine arrivés à la maison que les agissements des garçons inquiètent les nouveaux parents et plus spécifiquement Emma. Les jumeaux ne démontrent aucune émotion sauf de la colère, ils ne parlent pas, du moins semblent ne pas vouloir apprendre, ils sont froids, ne sourient pas mais selon Gregory, il n’y a pas lieu de trop s’en faire. Les jumeaux sont simplement intimidés car Emma et lui ne sont qu’encore des étrangers après tout.
Mais les jours passent, les mois se succèdent et les garçons ne leur démontrent que très peu d’intérêt sauf l’un pour l’autre. Daniil et Vanya ne se laissent pas d’un iota, ils font tout ensemble même que parfois on croirait qu’ils ne sont qu’un. Deux jeunes garçons aux habitudes troublantes provoquant de plus en plus d’étranges incidents et l’inquiétude s’installe profondément dans l’esprit des parents adoptifs les menant plus souvent qu’autrement sur le chemin de la discorde.
Puis les années vont passer et on va retrouver les jumeaux à l’âge de seize ans encore plus froids, distants aux agissements de plus en plus bizarres. Finalement, Emma et Gregory vont en voir de toutes les couleurs en étant loin de se douter que l’avenir serait pire encore.
Lorsque j’ai commencé ma lecture, j’ai eu crainte de me retrouver dans une histoire à la trame prévisible. Mais au fil des pages, je ne pouvais lâcher le roman tellement je voulais savoir jusqu’où Daniil et Vanya allaient me mener! Puis au fil de l’histoire, l’atmosphère s’alourdie en laissant s’étendre tranquillement une tension au parfum de noir et même sordide par moment. Faut dire que l’auteure écrit bien et sa façon de laisser s’installer le drame est très habile ce qui ajoute au désir d’en savoir plus même si on s’attend au pire.
Des personnages troublants, certains vulnérables, d’autres inconscients, une tension constante sous un suspens autant étrange que captivant. Bref, pour son premier roman, Marie-Hélène Larochelle a réussi le pari d’une histoire accrocheuse.
Daniil et Vanya, Marie-Hélène Larochelle
Québec Amérique, Montréal, 2017
Merci aux éditions Québec Amérique
8 commentaires:
Je viens de vous lire. Intéressant votre point de vue. Le mien sera pour lundi prochain. Agréable week-end, vous l'avez mérité!
@ Dominique
Merci malgré que j'ai été avare de mes mots ;-) Il me tarde de lire votre billet. Belle journée gentille dame.
Daniil et Vanya, ce ne sont pas des prénoms courants. Est-ce qu'on sait dans le livre quelles sont leurs origines ? J'ai envie de dire d'Europe de l'Est peut-être, mais je ne suis pas certaine. C'est intriguant tout ça ... quel secret se cache derrière cette attitude troublante ? Tu as éveillé ma curiosité !!!
D'origine russe gentille Marion mais je ne t,en dis pas plus ;-)
Belle journée.
Il en était question dans La Presse+ de ce dimanche matin.
@ Claude
Ah bon! Je vais aller lire ça. Belle journée à toi.
On me l'a chaudement recommandé au Salon du livre en fin de semaine! Je vais peut-être par finir par le lire!
@ Jules
On en a tant à lire qu'il est difficile de tous les parcourir en un temps record. ;-)
Je n'ai pas détesté et je te souhaite bonne lecture si un jour tu t'y attardes.
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