lundi 17 août 2020

Il préférait les brûler, Rose-Aimée Automne T.Morin

« Mon père, il est bon pour rentrer des affaires dans des têtes. Je me demande pourquoi c'est de l'amour qu'il a décidé d'enfoncer dans la mienne. Je me demande, surtout, s'il aurait fait le même choix si on n'avait pas passé notre vie à mourir. »

Sirop ça fait une bonne dizaine de fois que j’écris mes mots, les efface, les rature, les remets à plus tard comme si je n’avais rien à dire sur ce roman. En fait, la vérité c’est que mes mots ne viennent pas comme j’aimerais qu’ils viennent. Comme j’aimerais qu’ils vous disent qu’une bonne partie de ma lecture j’ai eu le cœur gros de lire les mots de Fauve parler de problèmes d'adultes, ceux de sa famille comme si seulement elle pouvait tout mettre sur ses épaules. Nous raconter les siens, sa mère absente de plus en plus, son père très malade atteint d’un cancer, exigeant envers tous et chacun mais surtout envers elle et ne désirant qu’une seule et dernière chose avant de mourir : faire de Fauve, une femme quasi parfaite, un modèle de force et de caractère. Et Fauve par amour, ne voulant lui déplaire, va tout faire pour combler ce que ce père désire. Mais cet être qu’elle aime et qu’elle voit magnifique, beau, vulnérable a aussi son côté malveillant, manipulateur et la jeune Fauve va apprendre à la dure à se faire aux exigences de ce père et va se forger une carapace de plus en plus étanche ce qui va la mener sur des chemins difficiles.

Rose-Aimée Automne T.Morin nous offre un premier roman bouleversant, beau et dérangeant à la fois. Ce n’est pas facile de raconter les difficultés de vivre dans un contexte familial où la proximité de la mort et l’obsession de plaire à un père aux tempéraments troubles ont poussé cette jeune Fauve à grandir trop vite ce qui lui coûtera son enfance.

Finalement l’auteure raconte Fauve, mais c’est aussi un peu d’elle qu’elle nous révèle. Suite à son essai Ton absence m’appartient, elle nous revient avec une autofiction dans laquelle elle approfondit cette relation père-fille avec sensibilité tout en évitant un ton mélodramatique. 

Voilà, je n’en dis pas plus en espérant que le peu de mes mots auront su vous inciter à découvrir la plume belle et touchante de Rose-Aimée Automne T. Morin. Quant à moi, il me tarde à nouveau de lire un prochain écrit de cette auteure au talent certain.

Il préférait les brûler, Rose-Aimée Automne T. Morin
Stanké, 2020

Autre écrit de l'auteure sur le blogue: Ton absence m'appartient





5 commentaires:

Florinette a dit...

Je te rassure, tu as su trouver les mots, on ressent bien toute l'émotion que tu as eue durant cette touchante lecture ! Beau dimanche ma Suzanne, je t'embrasse.

Suzanne a dit...

@ Florinette

Toujours les mots qui font du bien. Merci gentille amie.

Laura L a dit...

Je découvre avec cette jolie chronique ton blog et cette lecture poignante.
Je me note
Merci

Karine a dit...

IL faut que je lise ce livre. Je vais l'emprunter de ce pas à la biblio!

Suzanne a dit...

@ Karine

Bonne future lecture Karine sous les mots d'une auteure de talent.