Poupée

La fillette et la poupée de L.P. Moretti

Tu viens tout droit d’un magasin à rayons
Pas d’argent pour les spécialités
T’es belle quand même, allez, sans façon
J’te l’dis d’mon cœur sans me tromper
Tu portes une drôle de robe tricotée
C’est pas si grave, un rien t’habille
T’es belle pareil, allez, sois pas gênée
J’te l’dis d’mes mots en laissant ceux inutiles

Je t’installe dans mon coin, ce sera ton endroit
J’voudrais qu’il jaunisse autour de ton image
Pour m’habituer à ne plus me demander pourquoi
Qu’à tout bout d’champ je dois faire mes bagages
T’as les yeux comme ceux de l’amour
Qui ne regardent que devant
Poupée, allez, prends mon chant troubadour
J’vais te l’chanter pour longtemps

Tu sais nous devrons faire serment même en silence
Sur tout ce que l’on va se dire
Pour effacer la blessure du cœur de l’enfance
Et s’amuser de ce qui ne fait pas rire
On va s’aider à oublier les temps mauvais
Toi dans tes cartons, moi dans trop de maisons
Là où l’espoir ne passait jamais
Là où l’amour n’avait pas de nom

Poupée, on va s’apprendre mille jeux
Pareils à ceux que l’on s’imaginait
Lorsque nous habitions d’autres lieux
Sans jamais savoir ce que demain serait
T’es belle poupée, plus que tu ne le crois
T’es belle parce que tu es simplement là

Viens près de moi sur le tabouret
Je veux te confier un petit secret
Vois-tu ici, c’est notre dernier arrêt
On me l’a promis alors, je te l’promets

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