mardi 2 décembre 2014

Les femmes qui lisent sont dangereuses: Laure Adler et S.Bollmann


Citation tirée du quatrième de couverture:
'' Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes ; depuis l'aube du christianisme jusqu'à aujourd'hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d'interdits, d'appropriations, de réincorporations. '' Laure Adler

Mon avis (Lu il y a longtemps)
Dès l'instant où j'ai posé les yeux sur ce livre, mon cœur n'a fait qu'un tour et je venais de vivre un instant indescriptible. Comme un gros, gros coup de foudre. J'ai tant de qualificatifs que je vais vous en épargner la lecture en ne vous disant que celui-ci mais qui résume parfaitement l'ensemble : Enchanteur.
Oui complètement enchantée, envoûtée même par les écrits, les images et le ton plus que respectueux dont ont fait preuve les auteurs pour l'amour qu'ils ont autant des mots que des images.
Les toiles sont absolument magnifiques et les mots d'Adler et Boldmann sont tout autant superbes.

L'idée que les femmes à une certaine époque étaient «classées» comme ne devant être utiles qu'à faire marcher maisonnée et que la lecture n'était que pour une bourgeoisie machiste en prend un sacré coup. Comme si la lecture n'appartenait qu'à un seul monde!!! Puis, petit à petit, d'après chaque toile, on sent une libération, un amour des mots, une fascination que les lectures provoquent chez les personnages peints. Mais les femmes et la lecture ont toujours eu et auront toujours leurs petits secrets. Envoûtant, j'vous dit. J'ai vraiment adoré ce livre...

Les femmes qui lisent sont dangereuses n'est pas qu'un simple livre ni un essai sur la condition féminine non, c'est une ode, un hommage à la lecture et la représentation féminine sous ces formes d'art : l'images et les mots.
De magnifiques photographies et toiles représentant des femmes face à leur lecture, une galerie d'œuvres de peintres tels que Manet, Matisse, Rembrandt et j'en passe.
En préface, un très beau texte de Laure Adler : Sextuelle, femmes et livres, histoire d'une affinité secrète, vaut à lui seul le bonheur irrésistible de parcourir ce livre.

Un petit avant goût :
[...] "Le désir féminin de lire et d'écrire n'est pas près de s'éteindre. Pourquoi dit-on dans la langue des commerciaux du livre que les femmes demeurent des "prescriptrices "? Les docteurs peuvent prescrire des pilules contre la mélancolie, les femmes, elles, savent, comme les sourcières, sorcières, trouver sous le corps du texte l'essence même de leur être." [...]

Sublime!! Et en prime, de très jolis commentaires de Stefan Bollmann.
Des textes, des réflexions, des mots par d'excellents auteurs sous des œuvres admirables...
Difficile de tout vous détailler, impossible même car seuls vos yeux pourront vraiment contempler et votre cœur lire, retenir et surtout désirer, qu'après un tel moment, l'écriture et la peinture ne meurent jamais....

Finalement, ce texte tiré de la préface de ce merveilleux livre:

Lire, c’est disparaître.
Lire, c’est faire corps avec soi-même.
Lire, c’est éteindre le bruit des autres pour tenter d’atteindre sa propre mélodie.
Lire, c’est oublier, tout oublier, y compris ses lectures passées, toutes ces histoires qui sommeillent dans nos arrière-mémoires et qui ne demandent qu’à resurgir à l’improviste, ces pages entières qui nous tombent dessus-mais jamais, justement, quand on lit, quand on lit vraiment.
Lire, c’est dégager le terrain, faire table rase, retrouver l’innocence. Lire, c’est ne plus avoir peur-des autres mais plus encore de soi.
Lire, c’est se mettre en retrait du monde-pour pouvoir mieux y entrer quand cela nous chante.
Lire, c’est engager et expérimenter sa propre liberté, la redéfinir, la reconstruire sans cesse, en sachant que c’est un chantier qui ne sera jamais terminé.
Lire, effectivement, c’est se mettre en danger.

Les femmes qui lisent sont dangereuses : Laure Adler et Stefan Bollmann
Flammarion, 2006

5 commentaires:

Jules a dit...

Un beau livre que j'ai adoré! Il me le faut pour ma table à café d'ailleurs... :)

Suzanne a dit...

@ Jules
Fais-toi plaisir gentille dame ;-)

Claude Lamarche a dit...

Suzanne pour lien de ''ton petitchez-toi'' j'ai enlevé le vieux, et j'ai plutôt ajouté ton blogue dans Netvibes que je consulte chaque matin. Mais il est vrai que quelqu'un qui vient me voir ne te verra pas. Vais le remettre bientôt.

Claude Lamarche a dit...

Voilà, c'est fait, ai rajouté ta nouvelle adresse.

Suzanne a dit...

@ Claude Lamarche

Hon je comprends maintenant. Merci d'avoir quand même remis mon lien. Je l'apprécie.
Belle journée à toi.