Louis Fouan, vieux paysan, décide de partager ses biens entre ses trois enfants, qui doivent en échange lui fournir une rente, le gîte et le couvert. Mais ceux-ci rechignent à s'acquitter de leurs devoirs filiaux, notamment Buteau. Ce dernier a épousé une de ses cousines, Lise et poursuit l'autre, Françoise, de ses assiduités. Pour lui échapper, elle épouse Jean Macquart et tombe bientôt enceinte. Buteau, inquiet de voir l'héritage fuir dans des mains étrangères, la viole alors pour la faire avorter. Blessée par une faux, Françoise meurt. Lise et Buteau assassinent Fouan qui a assisté à la scène. Jean, lui, quitte le village pour redevenir soldat.
Mon avis (Lu il y a longtemps)
Ma lecture du cycle des Rongon-Macquart se poursuit très bien avec ce quinzième tome de la série. La Terre est un roman dans lequel l’histoire du monde rural du XIXième en prend pour son rhume. Choquant, bouleversant, dur mais criant de vérité. Du Zola à son meilleur.
Et je prends de plus en plus goût à chaque lecture d’un roman de Zola à sa plume, son style, son approche de l’être humain. Un sacré auteur qui sait faire là où il le faut. Des personnages, des lieux, des scènes inoubliables dans pratiquement tous ceux que j’ai lu et dans cet opus, Zola ne déroge pas d’un iota sur sa façon de nous exposer ce qu’il désire dire.
Par des personnages tels que Jean (frère de Gervaise Macquart ), le père Fouan, les fils de celui-ci : le brutal et avare Buteau ou encore le très pédant et lâche Jésus-Christ sans oublier l’infâme tante, l’auteur nous présente la vie paysanne avec surtout tout ses mauvais côtés.
La Terre est un roman dur, très dur où l’homme paysan règne en roi et maître et est décrit comme un être vil, cruel et assoiffé de pouvoir. Le paysan riche veut le devenir de plus en plus. Il veut tout de ses terres, il veut tout dominer autant chez ses animaux que chez ses femmes. Et celles-ci sont traitées comme des bêtes. À vomir parfois, je vous l’avoue.
J’ai eu de la peine en lisant plusieurs situations et traitements que subissaient les femmes paysannes en ce temps mais j’ai aussi ragé car l’inertie et l’acceptation de celles-ci face à ces mauvais traitements m’ont aussi choquée. Pas facile comme lecture mais La Terre est une histoire fort bien racontée et au-delà de la violence, Zola nous présente un parfait tableau sous une autre forme de la bêtise humaine. À lire vraiment.
La Terre d’Émile Zola
Gallimard, Folio, 1980
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