lundi 19 août 2024

Fille noire, Fille blanche, Joyce Carol Oates

  

 Genna et Minette partagent une chambre sur le campus. Et c'est tout ce qu'elles ont en commun. Minette est aussi noire, indomptable et solitaire que Genna est blanche, timide et généreuse. Fascinée, Genna fait son possible pour fendre la cuirasse de Minette et devenir son amie. Observant la menace des violences racistes croissantes, elle est sa seule alliée ; pourra-t-elle la sauver ? 

Mon avis (Lu il y a un bon bout) 

Quoi qu’en disent ses dénigreurs, Joyce Carol Oates a une sacrée plume et elle le prouve une fois de plus avec ce roman. Et je peux vous dire que ça fait du bien de se replonger dans une histoire accrocheuse et intrigante à la fois. Je suis entrée dans cette lecture dès les premières pages et l’ai lu quasiment d’une traite.  

La narratrice, Genna, raconte des faits qu’elle a vécu quinze ans plus tôt lors de sa rencontre avec Minette, sa colocataire, au temps de leur première année d’études universitaires.  

L’une est une fille blanche, enfant d’une famille très bien nantie et l’autre est de race noire, enfant de pasteur et d’une mère soumise. Bref, deux filles complètement différentes l’une de l’autre. Genna est gentille, très sociable voudrait bien devenir l’amie de la très désagréable et hautaine Minette. Elle usera d’une patience d’ange pour s’en faire une amie mais plus le temps va passer, plus Minette va s’isoler, devenir amère, victime d’actes racistes. 

Un récit complexe par moment dont le climat de l’époque transcende tout au long du roman sans être agressant pour autant. Un roman dans lequel on suit aussi une partie pas très rose de l’histoire américaine. Le Vietnam, la chute de Nixon, le combat des noirs pour leurs droits.  Bref, un bouquin où il y a aussi la solitude, la peine, la culpabilité. 

Une lecture pas toujours facile mais Fille noire, Fille blanche est très bien écrit malgré que certains passages soient décousus, hachés comme si l’auteure avait voulu ajouter un petit coté ambigu à son récit. Cependant, l’écriture de Joyce Carol Oates est belle, riche et malgré ses petits côtés noirs et déroutants, lire ses mots est un réel plaisir. 

Fille noire, fille blanche de Joyce Carol Oates

Philippe Rey, 2009


Autres romans de l'auteure sur le blogue: Blonde Carthage Délicieuses pourritures Hantises J'ai réussi à rester en vie - La fille du fossoyeur - Le goût de l'Amérique - Le musée du Dr. Moses - Mère disparue - Mudwoman - Nous étions les Mulvaney - Petit oiseau du ciel - Petite soeur, mon amour  - Un endroit où se cacher - Un livre de martyrs américains

2 commentaires:

Alex Mot-à-Mots a dit...

J'adore certain de ses romans, et d’autres me tombent des mains. Celui-ci pourrait me plaire, alors pourquoi pas.

Suzanne a dit...

Je t'avoue que je l'ai bien aimé bien que ce ne soit pas l'un de mes préférés de l'auteure. Il se lit quand même bien.