mardi 17 février 2015

Le Dieu des Petits Riens de Arundhati Roy

Résumé
Rahel et Estha Kochamma, deux jumeaux de huit ans, vivent en Inde, entourés de leur grand-mère, Mammachi, qui fabrique des confitures trop sucrées, de l'oncle Chacko, un coureur de jupons invétéré, esprit romantique converti au marxisme pour les besoins de son portefeuille, de la grand-tante Baby Kochamma, qui nourrit un amour mystique pour un prêtre irlandais, et de leur mère Ammu, désertée par son mari, qui aime secrètement Velutha, un Intouchable. Un drame va ébranler leur existence et les séparer. Comment réagir quand, à huit ans, on vous somme de savoir " qui aimer, comment et jusqu'où " ? Comment survivre quand, après un événement affreux dont on a été témoin, on vous demande de trahir la vérité pour l'amour d'une mère ?

Mon avis (Lu il y a un bon bout)
Ah la la j’avoue que ce petit bouquin m’a fait passer par plusieurs états émotifs et je ressors vraiment ravie de cette lecture.
Il me faut dire par contre que j’ai eu certaines difficultés à entrer véritablement dans le jeu au début car le nombre inouï de personnages, (qui est qui) et les va et vient entre présent et passé m’ont quelque peu dérangée. Mais, j’appuie fortement sur ce mais, outre ces petits détails, j’ai embarqué «haut la main et cœur devant» dans cette histoire.

Je ne m’éterniserai pas dans un long descriptif de cette lecture car ce livre en est un de ceux dont les mots vous font tout simplement saliver de plaisir tellement cette auteure a une écriture superbe, poétique et d’une très belle imagination. Et ces faits ne se ressentent qu’au parcours de chaque phrase, comme une conversation intime entre l’auteure et nous. Et que dire de cette belle fluidité dont fait preuve Arundhati Roy pour nous raconter aussi l’Inde, ce pays qui est sien….

Ce n’est pas une histoire à lire à très grande vitesse. Non, elle se savoure doucement pour bien en comprendre toutes les subtilités. Et, même si certains détails énervent un peu, ils ne sont rien car ce magnifique Dieu des Petits riens raconte une histoire triste c’est vrai, mais d’une beauté simple, remarquable et exquise ne serait-ce que pour les très belles descriptions dont l’auteure nous abreuve tout au long du roman.

Extrait
Mais dès le début du mois de juin éclate la mousson ...La campagne se couvre d'un vert impudique. Les démarcations s'estompent au fur et à mesure que s'enracinent et fleurissent les haies de manioc.... Les vignes vierges montent à l'assaut des poteaux électriques. Les pousses rampantes vrillent la latérite des talus et envahissent les chemins inondés. On circule en barque dans les bazars. Et des petits poissons font leur apparition dans l'eau qui remplit les nids-de-poule des Ponts et Chaussées.

Le Dieu des Petits Riens de Arundhati Roy
Folio, 2007.

Aucun commentaire: