mardi 17 février 2015

Sarah, à l’ombre des hommes : Jean-Pierre et Mylène Wilhelmy

Description
Par un soir glacial de février 1885 arrive à Montréal un voyageur gravement malade, porteur du virus qui déclenchera la pire épidémie que le Québec ait jamais connue : celle de la variole. En quelques mois, la maladie, foudroyante, se propage. Un climat d'exaltation règne alors sur Montréal. Les journaux francophones dénoncent le racisme de certains confrères anglophones, qui attribuent l'épidémie à la malpropreté des Canadiens français. Les injures pleuvent de part et d'autre. L'isolation et le placardage des maisons ne suffisent plus à enrayer le fléau. Le Bureau de santé est à bout de souffle. Les provinces voisines et les États-Unis s'affolent et décrètent un embargo, dont les commerces subissent les conséquences. [...] La population émigre massivement vers la campagne, l'Église s'immisce davantage dans la vie communautaire et les femmes sont appelées à modifier leur façon de vivre. […]

Mon avis (Lu il y a un bon bout)
Dans le Montréal de la fin des années 1800 la vie n’était pas vraiment facile surtout pour les canadiens français dont car beaucoup de misères, contraintes, pas de travail et surtout bien des maladies.  Et l’épidémie de variole qui sévit en 1885 fût un fait marquant concernant la petite histoire montréalaise.
Sous cette toile de fond, les co-auteurs ont concocté un très bon roman nous racontant le destin d’une femme désirant devenir médecin en cette période difficile concernant l’interdiction aux femmes à l’université et par la suite l’acceptation très restreinte dans des carrières et métiers réservés essentiellement aux hommes.

Native de Montréal et fille d'une mère anglophone et d'un père canadien-français Sarah Johnson fera fit de ces restrictions et rêvant de sauver des vies, fera tout pour atteindre son but et devenir médecin.
Le parcours de Sarah bien que très dur est aussi palpitant car nous traversons avec elle une époque où la femme n’était considérée que pour élever les enfants, préparer les repas, vois au bon maintien de la maison, bien éduquer les filles pour qu’elles deviennent à leur tour de bonnes maîtresses de maison mais surtout faire en sorte que les garçons  deviennent de vrais chefs de famille. Mais le rêve de notre héroïne ne se limitera pas à ces vieilles vues et mentalités. Bien entendu sa route sera parsemée d’épreuves et de négations et Sarah devra affronter la haine, le racisme et la jalousie même parmi ses proches.

Un roman à quatre mains bien écrit respectant parfaitement les faits historiques oui mais aussi une intrigue bien présentée nous amenant à bien ressentir les émotions, les difficultés, les souffrances vécues par les personnages autant que si nous étions là, à leurs côtés. Un très bon bouquin qui se lit très bien sans longueurs et phrases interminables comme parfois on peut retrouver dans ce genre de roman jouant entre la réalité et la fiction. Bonne lecture.

N.B. : Le parcours de Sarah Johnson est inspiré de ceux de Maude Abbott et Grace Ritchie, pionnières québécoises en médecine.

Sarah, à l’ombre des hommes : Jean-Pierre Wilhelmy et Mylène Wilhelmy
Libre Expression, 2009

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