Noël. Le
repas du réveillon. Toute la famille est réunie autour du père et de la mère.
Hier encore figure imposante qui terrorisait ses enfants, le père, victime du
parkinson rigide, est aujourd’hui prisonnier de son corps. Les paroles qui
résonnent dans sa tête n’arrivent plus à franchir ses lèvres. Les mouvements
qu’il veut faire le trahissent. André, l’aîné de la famille, approche la
soixantaine. Il n’a jamais aimé son père, celui-ci ayant trop abusé de son
pouvoir, trop menti, trop manipulé ses proches pour sauvegarder son image de
toute puissance. Pourtant, il ne peut s’empêcher d’être profondément touché en
étant le témoin de la déchéance de cet homme. Que faire quand on est en
présence de quelqu’un à qui désormais tous les plaisirs sont interdits ?
Faut-il prolonger sa vie, ou plutôt l’aider à l’abréger ? Autour de la table,
les avis sont partagés.
Mon Avis
(Lu il y a un bout)
Ah bonté quel livre! Mais aussi quelle difficile lecture tellement elle
accroche et grafigne le cœur à plusieurs reprises. Et que d’émotions! Tantôt de
joie, tantôt de colère et d’incompréhension car le thème principal est
irritant; la maladie, l’incurable, celle qui fait peur et qui fait mal parce
que l’on doit décider ou laisser faire, celle qui divise en deux clans une
famille dont les liens déjà fragiles, s’étiolent de plus en plus.
Autour de la table, un certain soir où on est supposé s’amuser, on
règle des comptes autant avec ce père autoritaire et très malade qu’entre
frères et sœurs. Tout ça devant la mère, l’épouse qui, comme toujours, essaie
de sauver le peu de ce qui reste de la famille.
Et pour comble de malheur ce mari, ce père qui n’en fût pas vraiment un. Ce
vieil homme atteint de Parkinson qui s’empiffre comme toujours et qui ne veut
rien savoir d’avoir de l’aide mais qui est devenu, bien malgré lui, l’enfant de
sa femme et un fardeau pour certains de ses enfants. Triste vraiment!
Une belle
mort nous emmène à réfléchir sur nos propres
valeurs face à la maladie, la vie, la mort, face à l’amour filial. Quelle
attitude avoir et quelle décision prendre face à de tels dilemmes?
J'ai beaucoup aimé ce livre écrit en toute humilité, respect et
humanité. Courtemanche a une plume belle et la sensibilité de l’écrivain
transcende à chaque ligne. À lire sans hésitation.
« La mort, on le souhaitait, viendrait comme un voleur. Malheureusement pour lui, pour maman et un peu pour nous, le voleur n'est pas reparti avec son butin, il a préféré s'installer dans la maison. »
Une belle mort: Gil Courtemanche, Boréal 2005
2 commentaires:
Pas trop envie de lire de tel roman, mais le sujet est malgré tout important, car ce genre de dilemme existe et on se sent bien démuni devant une telle situation. Encore plus quand il s’agit d’un parent avec lequel on ne s’entendait pas bien… Belle journée ma Suzanne, je t'embrasse.
@ Florinette
Pas évident en effet. Belle journée mon amie. xx
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